Retour à l'histoire de quelques FAI

----------------------Histoire de Tiscali (en France)

   
 

SOMMAIRE

 
 

Tiscali France
L'acquisition de World Online
Acquisition du français Liberty Surf
Acquisition des français Infonie et Lokace
Liberty Surf devient Tiscali le 15 avril 2002
Tiscali France lance des offres ADSL avec modem gratuit
Tiscali France propose l'Internet illimité
Tiscali atteint l'équilibre d'exploitation en 2002
Une nouvelle offre Internet " Illimité soir et week-ends " éphémère
Tiscali lance l'ADSL 128 kbit/s à 20 euros...
__développe l'interconnexion régionale en option 3...
__et baisse ses tarifs pour tous les abonnés ADSL
Des résultats 2003 en bonne voie
Dégroupage et services innovants comme la téléphonie par Internet
Le groupe Tiscali entame une nécessaire restructuration
Changements à la tête de Tiscali
Le dégroupage total dans la souffrance
Le groupe Tiscali à la recherche de liquidités
Le groupe Tiscali réduit ses pertes en 2004
Telecom Italia reprend Tiscali France
Epilogue

 
   
  Tiscali France  
 

Renato Soru, depuis sa Sardaigne natale, a lancé Tiscali qui a pris la double casquette d'opérateur de télécommunications et de FAI (fournisseur d'accès à Internet), privilégiant le modèle de la fourniture d'accès à Internet gratuite sans abonnement, se rémunérant sur les télécommunications. Son but affiché : faire de Tiscali l'un des plus grands fournisseurs d'accès Internet indépendants en Europe, et pour cela détrôner purement et simplement les grands du secteur, dont T-Online, Wanadoo et Terra Lycos, les filiales des opérateurs historiques Deutsche Telekom, France Télécom et Telefónica en Espagne, mais aussi AOL Europe.

Pour y parvenir, une seule et unique méthode : multiplier dans tous les pays du Vieux Continent les acquisitions de FAI alternatifs (disposant de préférence d'importantes réserves de liquidités), grâce au capital levé à l'introduction en bourse de Milan en octobre 1999, environ 120 millions d'euros disponibles, et en utilisant fréquemment ses propres actions comme monnaie d'échange.

En décembre 1999, Tiscali commence par la France en concluant un accord pour prendre le contrôle d'A Telecom et de Nets, deux opérateurs de télécommunications pour 100 millions d'euros environ (au cours de l'action Tiscali de l'époque), payés avec l'émission d'actions nouvelles Tiscali. Respectivement 419.534 et 3.306 actions nouvelles.

A Telecom est un modeste opérateur de services téléphoniques basé à Marseille, qui revendique 15.000 clients dans l'Hexagone, mais qui a l'avantage d'être présent sur tout le territoire français grâce un important accord d'interconnexion avec France Télécom. Tiscali pourra donc s'appuyer sur l'infrastructure d'A Telecom pour lancer rapidement des services mixtes associant Internet sans abonnement et communications téléphoniques.

Nets est, lui, un petit opérateur basé en France qui est en train de développer un réseau de fibre optique reliant les grandes villes européennes. Son réseau permettra à Tiscali d'accélérer son déploiement dans les principaux pays européens tout en réduisant sa dépendance à l'égard des autres opérateurs de télécommunications pour l'acheminement de son trafic.

Après s'être offert en quelques mois des têtes de pont en Allemagne, en Belgique, en Suisse et en France, l'opérateur téléphonique et fournisseur d'accès italien annonce fin juin 2000 qu'il lance TiscaliNet, son portail européen et son accès gratuit à l'Internet dans ces quatre pays (tis054). Désormais, toutes les filiales européennes se rangent derrière le nom Tiscali. Pour assurer un démarrage rapide au plan européen de son accès gratuit, Tiscali va s'appuyer sur son expertise italienne où il compte déjà 1,4 million d'abonnés. "Dès le 1er juillet, nous allons décliner dans chacun des pays le même portail et les mêmes services.", explique Renato Soru.

En France, Tiscali se retrouve notamment face à Liberty Surf qui vient de repousser en ce mois de juin 2000 son offre d'achat.

 
 
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  L'acquisition de World Online  
 

Fondé par la néerlandaise Nina Brink, World Online, basé à Rotterdam, visait à fournir un accès gratuit à Internet dans toute l'Europe. Lancé d'abord aux Pays-Bas en 1996, World Online s'est rapidement développé pour être présent dans 15 pays européens et en Afrique du Sud.

Mi-janvier 1999, World Online, qui compte alors plus de 500.000 abonnés, crée, via World Online International sa filiale World Online France avec 65 % du capital, en association avec le groupe Bouygues qui se partage le reste du capital via Bouygues Télécom et TF1.

La commercialisation effective débutera le 1er février 1999 en même temps qu'une campagne publicitaire dont le slogan sera "World Online, L'Internet en Première Classe"(wol26).

World Online France se veut un des fournisseurs le moins cher du marché français avec un abonnement mensuel (connexion illimitée) à 75 francs (et les trois premiers mois pour le prix d'un, constituant " l'offre de bienvenue ", l'utilisateur ayant ensuite le choix entre un abonnement de 75 F par mois ou une offre de 750 F par an) hors coût des communications téléphoniques locales.

Alors qu'il vient d'arriver sur le marché français, World Online lance le 2 avril 1999 une offre d' "Internet gratuit", grâce à laquelle l'internaute n'aura plus à payer que le temps de connexion au prix des communications téléphoniques locales, à l'instar de ce qui fait fureur en Grande-Bretagne (wol03), offrant ainsi à l'internaute une " liberté de mouvement " qui est le nouveau slogan affiché sur tous les kits (wol09).

C'est une escalade dans la concurrence à laquelle se livrent les fournisseurs d'accès Internet en France. Après World Online, premier FAI à avoir proposé la gratuité, avril 1999 va voir une vague de fournisseurs d'accès gratuit à Internet arriver sur le marché français avec Lokace Online (filiale d'Infonie), Free.fr, Freesurf, Liberty Surf et vnunet.fr qui vont successivement annoncer des offres de ce type.

Avec l'"Internet gratuit", l'internaute avait la connexion gratuite, mais avait encore à payer le temps de connexion au prix des communications téléphoniques locales. Des FAI se lancent en février 2000 dans la bataille de l'accès entièrement gratuit à l'Internet (connexions et communications téléphoniques gratuites !) moyennant le seul paiement d'un forfait.

Après World-Net, World Online France annonce à son tour un forfait incluant le prix des communications téléphoniques. A partir du 1er mars 2000, World Online permet à l'internaute, pour 190 francs par mois, de rester branché toutes les nuits de 19 heures à 8 heures du matin, et 24h/24 le week-end, les minutes hors forfait étant facturées 19 centimes. World Online entend visiblement préserver son avance en matière de gratuité sur ses concurrents. Victime de son succès, avec une multitude de nouveaux abonnés au forfait tentant de se connecter tout de suite après 19 heures, provoquant l'engorgement du réseau, World Online arrête la commercialisation de son " forfait illimité soir et week-end " le 21 mars et mettra un terme à cette formule le 1er mai 2000.

Le 7 août 2000, le Wall Street Journal Europe annonce en " une " que l'italien Tiscali négocie le rachat du néerlandais World Online en grande difficulté après sa calamiteuse introduction en Bourse du 17 mars dernier. Cette tentative fait suite à l'échec de la reprise par le même Tiscali du français Liberty Surf, selon le quotidien des affaires. C'est la deuxième fois en trois mois que des sources font état de discussions en vue d'une fusion entre les deux groupes.

Le 7 septembre 2000, Tiscali et World Online annoncent leur intention de créer "une société pan-européenne leader dans les services Internet" et signent un accord de fusion. Si le terme de fusion semble donner la même importance aux deux FAI, il s'agit bel et bien d'une acquisition de World Online par Tiscali réalisée entièrement par échange d'actions.

La fusion entre Tiscali et World Online sera réalisée par le lancement par Tiscali, d'une offre publique d'échange (OPE) d'actions Tiscali nouvellement émises sur toutes les actions World Online à raison de 0,4891 action Tiscali pour chaque action World Online. On apprend le 7 décembre que World Online a apporté 96,1% de ses actions à son concurrent italien.

En fusionnant avec World Online, Tiscali donne naissance au deuxième fournisseur d'accès Internet en Europe, derrière T-Online de Deutsche Telekom et devant Wanadoo de France Télécom. En effet, Tiscali, troisième fournisseur d'accès Internet italien et World Online, premier au Pays-Bas, pourraient alors totaliser près de 6 millions d'abonnés dont plus de 4 millions actifs. La nouvelle société, qui conserve le nom de Tiscali, devient leader du marché en Italie, aux Pays-Bas, en Belgique, au Danemark et en République tchèque.

La présence d'actionnaires minoritaires chez World Online France (Bouygues Telecom et TF1) complique la tâche de la nouvelle direction. Il va être vite résolu. En juin 2001, Bouygues Telecom a cédé sa participation de 22 % dans la société World Online France à la société World Online International à la suite de la restructuration du groupe Tiscali en France. TF1 fait de même le 27 juin 2001 avec sa participation de 13% dans World Online France.

 
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  Acquisition du français Liberty Surf  
 

Le 28 avril 1999, le groupe Bernard Arnault annonce son alliance, via son pôle Internet Europ@web, avec le distributeur britannique Kingfisher (enseignes Castorama, Darty et BUT en France) pour créer Liberty Surf, un fournisseur gratuit qui devrait couvrir à terme l'Europe.

Liberty Surf a séduit rapidement plus de 600.000 internautes, ce qui en a fait le deuxième FAI français après Wanadoo de France Télécom, au coude à coude avec Club Internet. Liberty Surf fut introduite à la Bourse de Paris le 16 mars 2000 à 41 €, ce qui valorise la société à plus de 3,5 milliards d'euros. Même si Liberty Surf a enregistré une perte nette de 24,4 millions d'euros en 1999 pour un chiffre d'affaires de 6,1 millions, les investisseurs se sont rués sur l'action Liberty Surf, permettant au groupe de lever plus de 518 millions d'euros (près de 3,4 milliards de francs).

Liberty Surf multiplie les acquisitions en France (Nomade.fr, Respublica, NetRadio, AXS Telecom en moins d'une année), comme à l'étranger (X-Stream au Royaume-Uni et Hispavista en Espagne en mars 2000) et entend continuer à mener une "politique agressive d'acquisitions" pour renforcer ses positions en Europe et se concentrer sur la France, le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Allemagne et l'Italie.

Liberty Surf, en quête d'alliance avec un opérateur télécoms ou un groupe de médias, a toutefois repoussé une première offre de Tiscali en juin 2000, ses deux principaux actionnaires, Europ@web et Kingfisher, et le PDG du FAI, Pierre Besnainou, estimant le prix proposé insuffisant. On avait alors parlé d'une offre à 45 euros par titre alors que l'action était cotée entre 30 et 35 euros à l'époque. Le 30 juillet 2000, le Wall Street Journal révèle que Tiscali aurait fait une nouvelle proposition de rachat à Liberty Surf qui aurait été une nouvelle fois refusée.

Les six premiers mois de l'année 2000 se soldent par un chiffre d'affaires consolidé de 23,2 millions d'euros, mais 84 millions de pertes nettes, notamment en raison des nombreuses acquisitions. A la Bourse de Paris, l'action Liberty Surf connaît un parcours boursier terrible depuis son introduction le 16 mars dernier, à 41 euros. Après un record à 79 euros dès les premiers jours de cotation, elle inscrit un plus bas historique en séance à 9,81 euros le 17 octobre.

Alors qu'il fait l'objet de rumeurs persistantes sur son rachat, Liberty Surf, qui revendique plus de 700.000 inscrits actifs en Europe, crée la surprise en annonçant le 27 octobre 2000 l'achat du fournisseur d'accès français indépendant Freesbee, lancé en juin 1999, qui revendique 110.000 inscrits actifs dans l'Hexagone, L'opération se fera exclusivement en titres Liberty Surf, par l'émission de 1,635 million d'actions nouvelles, soit près de 1,8% du capital.

Au cours actuel de l'action Liberty Surf, remontée à 13,85 € jeudi 26 octobre, l'acquisition s'élèverait à moins de 23 millions d'euros et valoriserait l'abonné Freesbee à moins de 210 euros. Avec sa capitalisation boursière actuelle, Liberty Surf valorise son abonné à 1.800 euros. Un différentiel énorme qui ne manque pas d'étonner.

Le rachat de Freesbee n'a pas rassuré les investisseurs puisque l'opération a été réalisée uniquement par l'émission de nouvelles actions et en cassant les prix. Quelques semaines plus tard, Liberty Surf, à la journée noire du jeudi 21 décembre 2000 pour les valeurs Internet, dégringole de 18,5% en clôture à 7,25 €, son plus bas de l'année, soit une baisse de 82,3% par rapport à son cours d'introduction en mars. Le fournisseur d'accès est désormais valorisé à 660 millions d'euros seulement, soit environ 10 fois son chiffre d'affaires 2000 et 4,7 fois son chiffre d'affaires 2001 estimé.

Un mois après la prise de contrôle de World Online, Renato Soru, PDG du fournisseur d'accès italien à l'internet Tiscali, annonce le 8 janvier 2001 l'acquisition du FAI français Liberty Surf, ayant racheté les 36,47% que possèdent chacun le distributeur britannique Kingfisher et Europ@web, en échange d'actions Tiscali à émettre et de cash. A l'évidence, les deux actionnaires historiques ne voulaient plus porter le risque Liberty Surf.

Le rachat de Liberty Surf (qui venait d'acheter en octobre dernier son concurrent Freesbee), donne à Tiscali la place de le deuxième FAI de France, avec 900.000 utilisateurs réguliers supplémentaires.

Les deux actionnaires principaux de Liberty Surf obtiendront 0,365 action Tiscali pour chaque action Liberty Surf (ce qui leur permettra de détenir 3,56 % de la star italienne de l'Internet), ainsi que 2,13 euros par action. Tiscali lancera aux mêmes conditions une offre publique mixte d'échange et d'achat pour toutes les actions détenues par le public. Sur la base du prix de l'action Tiscali, l'offre valorise Liberty Surf à 645 millions d'euros environ, soit 7,05 euros par action.

Le marché a plutôt mal réagi à l'opération, escomptant la poursuite de la dégringolade de l'action Tiscali. L'action Liberty Surf a clôturé ce lundi 8 janvier à 6,43 euros, en baisse de 8,14%.

Désavoué par ses actionnaires, Pierre Besnainou, PDG et fondateur de Liberty Surf qui voyait davantage de sens à conclure une alliance avec un Suez-Lyonnaise des eaux pour l'obtention d'une licence UMTS, démissionne le 14 février et est remplacé par Rafi Kouyoumdjian, directeur général depuis octobre 2000, qui sera chargé " d'assurer le rapprochement opérationnel entre les différentes entités du groupe Tiscali en France "(Liberty Surf, Freesbee, World Online France, A Telecom).

A l'issue de l'offre publique mixte d'échange et d'achat de Tiscali sur Liberty Surf qui se déroule du 22 mars au 27 avril 2001, Tiscali détient 94,50% du capital de Liberty Surf Group - il faut détenir plus de 95 % des titres pour avoir le droit de le retirer de la cote.

Le 5 avril, le groupe Liberty Surf, qui revendique la place de numéro deux français avec 761.000 abonnés actifs au 31 décembre, publie ses résultats 2000. Pour un chiffre d'affaires de 61,2 millions d'euros, contre 6,1 millions en 1999, le FAI enregistre une perte nette de 227,2 millions d'euros après une perte de 24,4 millions d'euros sur l'année 1999, qui ne comportait que huit mois d'exercice.

Rafi Kouyoumdjian, le nouveau PDG du groupe, indique que Liberty Surf prévoit d'atteindre l'équilibre d'exploitation pour la fin 2001, la fusion avec Freesbee et Tiscali devant permettre de créer des synergies, en particulier en réduisant les coûts techniques et de marketing des différentes filiales françaises, Liberty Surf, Freesbee (acheté en octobre 2000 par Liberty Surf), World Online (acheté fin 2000 par Tiscali) et A Telecom (acheté fin 1999 par Tiscali). D'abord, le nombre de marques va être réduit : après la suppression de Freesbee déjà actée, World Online va disparaître. Même si Tiscali veut à terme imposer sa marque dans toute l'Europe, la marque Liberty Surf " doit perdurer ", car elle a " un taux de notoriété de 80 % ".

A court terme, Liberty Surf demeurera en tant que marque, mais à plus longue échéance, Renato Soru a dit et répété qu'il souhaitait que "les enseignes soient regroupées sous le même parapluie en Europe". L'arrêt des activités internationales de Liberty Surf semble donc inéluctable ; Liberty Surf récupérant les filiales françaises de Tiscali et de World Online, tandis que ses filiales étrangères seront logées dans Tiscali.

Tiscali revendique maintenant 3,8 millions d'abonnés actifs en Europe. L'acquisition de Liberty Surf est donc une étape supplémentaire dans l'expansion de Tiscali et conforte sa volonté de conserver la deuxième place européenne en termes de fourniture d'accès européen, derrière l'allemand T-Online mais devant le français Wanadoo.

Le fournisseur d'accès à Internet Tiscali/Liberty Surf, annonce le 18 mai 2001 avoir finalisé la prise de contrôle du spécialiste français des cartes téléphoniques prépayées, Intercall, associé à Bouygues Télécoms, en injectant 8,4 millions d'euros. Cette opération se fera en deux temps, conformément au plan de redressement homologué par le tribunal de commerce de Nanterre, le 24 avril. L'idée, à terme, est d'offrir au grand public une plate-forme de téléphonie prépayée et d'envoi de SMS, ainsi qu'une diversification en direction de la téléphonie mobile.

Fin mai 2001, Liberty Surf, maintenant filiale française de Tiscali, propose à son tour un pack complet d'accès internet haut débit via la technologie ADSL, dans la lignée des offres de Wanadoo, Infonie, Mangoosta ou Club Internet. L'offre destinée au grand public propose pour 995 F un modem haut débit de marque Eicon, un kit d'installation, le logiciel de protection anti-piratage Zonealarm et la dernière version du jeu en ligne Mankind de Cryo (tsf053), auquel il faut ajouter l'abonnement mensuel de 295 F ; des prix sensiblement identiques à ceux de ses quatre concurrents.

Très logiquement, en juillet 2001, Tiscali décide de ne plus commercialiser l'offre Turbo ADSL de World Online (racheté fin 2000), au profit du pack Update ADSL de Liberty Surf.

Le 1er juillet 2001, Liberty Surf est rebaptisé Tiscali - Liberty Surf et toutes les activités du fournisseur d'accès italien dans l'Hexagone sont regroupées sous le nom de Tiscali France.

Conséquence de ce regroupement des marques (ou cobranding), le fournisseur d'accès italien cesse ses activités en nom propre, et envoie ses 12.000 abonnés chez Liberty Surf, où ils sont beaucoup plus nombreux. A la place de leur abonnement Tiscali 7 heures pour 39 francs ou 25 heures pour 79 francs (tis054) supprimé au 31 juillet, ils se voient proposer les offres de Tiscali-Liberty Surf assorties d'un bonus : bénéficier de 30 % de temps de connexion supplémentaire pendant 6 mois sur les forfaits de 5 et 10 heures, respectivement à 35 et 55 francs, ainsi que 60 % sur sa formule à 20 heures, facturée 95 francs. Les anciens abonnés de Tiscali peuvent conserver leur adresse e-mail.

Les changements pourraient ne pas s'arrêter là. En effet, Tiscali réorganise actuellement ses services à la fois entre les différents fournisseurs d'accès acquis en France (Freesbee, World Online et Liberty Surf) et ses activités à l'étranger.

 
 
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  Acquisition des français Infonie et Lokace  
 

Tiscali acquiert le 17 octobre 2001 Infonie et les sites liés (Lokace), auprès de l'opérateur télécom belge Belgacom. Le fournisseur d'accès Infonie sera intégré dans sa filiale Liberty Surf Group. C'est le quatrième FAI que Tiscali s'offre sur le marché français après World Online, Liberty Surf et Freesbee. Les 250.000 abonnés environ qu'Infonie apporte placent Tiscali alors au deuxième rang du marché derrière Wanadoo, mais devant AOL et Free. En effet, avec un potentiel total de 1,1 million d'abonnés actifs à 40 jours, Tiscali revendique une part de marché de 22 % (loin derrière Wanadoo et au coude à coude avec AOL).

L'acquisition, qui sera approuvée le 23 novembre 2001 par les actionnaires de la société Infosources, actionnaire d'Infonie, sera faite en cash pour 5 millions d'euros. Un éventuel complément de 5 millions d'euros au maximum pourra être effectué fin janvier 2002 selon le nombre d'abonnés actifs d'Infonie migrant chez Tiscali-Liberty Surf. Le prix payé par Tiscali est faible. Une acquisition finale à 7,5 millions d'euros valoriserait l'abonné Infonie à 30 euros seulement. En avril 2000, le Journal du Net estimait que l'opération de rachat de Club Internet par l'allemand T-Online s'était faite sur la base d'un abonné à plus de 7000 euros !

Belgacom conserve les activités belges d'Infosources et propose aux actionnaires minoritaires de leur racheter leurs titres 0,70 euro pièce, un prix modique, même si Infosources cotait 0,65 euro le 17 octobre 2001 à la Bourse de Paris. Introduite l'équivalent de plus de 68 euros en mars 1996, l'action Infosources cotait encore autour de 35 euros en mars 2000 !

Tiscali France, cotée à la Bourse de Paris sous l'appellation Liberty Surf Group, ne réussira pas à atteindre l'équilibre d'exploitation. Pour un chiffre d'affaires 2001 de 110,6 millions d'euros, le groupe enregistrera un résultat brut d'exploitation (EBITDA) en perte de 62 millions d'euros et une perte colossale de 495 millions d'euros, suite à la dépréciation d'acquisitions payées trop cher.

 
 
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  Liberty Surf devient Tiscali le 15 avril 2002  
 

Rafi Kouyoumdjian, président de la branche hexagonale de Tiscali, après une année 2001 consacrée à sa réorganisation, annonce fin janvier 2002 le regroupement de toutes ses marques sous la bannière unique de Tiscali dans un souci de cohérence et de communication. En effet, si Tiscali est le deuxième fournisseur d'accès en Europe avec une présence dans 14 pays, jusqu'à présent seuls 13 pays connaissaient le groupe sous la marque Tiscali. La France, avec quatre enseignes du groupe (Liberty Surf, World Online, Freesbee et Infonie), reste donc le dernier pays à passer à la marque unique. Les autres activités - outil de recherche, pages perso, comparateur de prix et site communautaire - " s'éclipseront au profit de la griffe unique Tiscali, afin de simplifier l'offre et l'accès aux services existants, et à venir.". L'opération devrait être bouclée, au plus tard, à la fin du premier semestre.

Le groupe italien avait fait preuve de pragmatisme dans ses récentes acquisitions françaises. Après l'achat de World Online fin 2000, Tiscali avait d'abord fait apposer la discrète mention que c'était maintenant " A Tiscali company " (wol15) et avait plus tard édité un kit Tiscali World Online (tis088) qui était resté unique, la marque World Online disparaissant ensuite définitivement. Après l'achat de Liberty Surf en janvier 2001 (qui venait d'acquérir Freesbee fin octobre 2000 en le faisant disparaître du paysage), Liberty Surf a été rebaptisé Tiscali - Liberty Surf le 1er juillet 2001, et Tiscali avait envoyé ses propres abonnés français chez Liberty Surf qui possédait bien plus d'abonnés que lui.
Mais après le rachat d'Infonie en octobre 2001, aucun kit Infonie ou Tiscali-Infonie n'a été édité et son moteur de recherche Lokace a été désactivé par Tiscali le 2 janvier 2002, son adresse renvoyant à partir de ce moment vers l'annuaire Nomade.fr, le répertoire de sites francophones du groupe italien. Après avoir racheté le groupe Liberty Surf, il avait déjà supprimé un autre moteur de recherche : le pionnier Ecila.

Pour les anciens abonnés à World Online ou Infonie, le rapprochement ne change pas grand-chose. Ils conservent leur adresse e-mail et les conditions commerciales initiales. En revanche, les futurs clients Tiscali bénéficient des nouvelles offres.

A l'approche de la fête de l'internet (du 22 au 24 mars 2002), Club-Internet et Tiscali lancent, chacun de leur côté, une offensive commerciale sur le terrain de l'ADSL pour faire face à Wanadoo, là où celui-ci détient près de 90% du marché. Club-Internet lance le premier pack modem haut débit gratuit pour tout nouvel abonné souscrivant à son offre ADSL, entre le 26 février et le 31 mars, contre un engagement d'un an, à un tarif mensuel de 45 euros. Chez Tiscali, toute souscription à l'offre ADSL Update (à 151,50 euros), au cours du mois de mars, rapportera à son acquéreur un bon d'achat de 100 euros valable dans le magasin où l'internaute s'est procuré son pack modem ADSL. Le FAI compte neuf enseignes partenaires: BHV, Boulanger, But, Cora, Darty, Expert, Géant, Hypermédia et Komogo. L'abonnement est également d'une durée minimale d'un an, pour 45,50 euros par mois, plus 76,50 euros de frais d'activation de la ligne.

Un film TV de 15 secondes diffusé sur les chaînes hertziennes à partir du dimanche 14 avril jusqu'au mardi 16 avril 2002 l'annonce : "Le 15 avril, Liberty Surf devient Tiscali ". Puis, pour la première fois en France, la marque Tiscali apparaît seule dans une campagne publicitaire grand public.

Tiscali France, la filiale de Tiscali S.p.A (pour Società per azioni, société par actions en italien - société anonyme), détenue à 94,5% par sa maison-mère, reste toujours cotée à la Bourse de Paris sur le compartiment B du marché "Eurolist d'Euronext Paris" sous l'appellation Liberty Surf Group. Mais c'est la seule mention de Liberty Surf qui subsiste.


Pour accompagner cette politique de marque unique, Tiscali France proposera jusqu'au 3 juin deux offres promotionnelles d'accès à Internet bas débit et haut débit.

Pour le bas débit, Tiscali lance la campagne " Internet gratuit le jour ". Le FAI a choisi d'exploiter au niveau tarifaire les nouvelles modalités d'interconnexion forfaitaire illimitée de France Télécom, qui ne portent plus sur le paiement à la minute, mais sur la ligne utilisée. Concrètement, pour toute souscription des forfaits 20 heures à 14,50 €/mois ou 30 heures à 22,50 €/mois, l'internaute pourra surfer gratuitement de 5 heures à 17 heures pendant 6 mois, du lundi au samedi (les jours fériés compris). L'internaute consommera son forfait le soir, la nuit ou le dimanche. La facturation au-delà du forfait se fait à la seconde près 2,58 € l'heure. L'offre est réservée aux 20.000 prochaines souscriptions. Ces conditions étant limitées aux six premiers mois du forfait, les heures de surf gratuites disparaissent ensuite au profit des heures comprises dans le forfait.
Les 2 autres forfaits Tiscali (accès et communications) 5h pour 5,50 € et 10h pour 9,50 € par mois et la formule Totale Liberté l'accès gratuit au coût de la communication locale perdurent.
Cette campagne " Internet gratuit le jour de 5h à 17h du lundi au samedi inclus " va se traduire par une nouvelle série de kits tous datés d'avril 2002 (tis075) avec encore une fois plusieurs partenariats, alphabétiquement d'Atol opticiens à Top office (tis055).
Une offre bas débit sera destinée aux professionnels avec 2 forfaits de 60 h pour 30 € HT/mois et 120 h pour 50 € HT/mois (tis060).

La campagne " Internet gratuit le jour " sera suivie par l'offre " Satisfait ou remboursé " qui rembourse le premier mois d'abonnement à tout client mécontent d'un des quatre forfaits 5, 10, 20 et 30 heures qu'il avait choisi. Un remboursement indépendant du lien contractuel qui lie l'internaute au FAI. Cette courte campagne " Satisfait ou remboursé " va aussi se traduire par une nouvelle série de kits tous datés de mai 2002 (tis010) avec encore une fois plusieurs partenariats, BHV, Géant (tis012)...

 
 
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  Tiscali France lance des offres ADSL avec modem gratuit  
 

Après Club-Internet le mois dernier, Tiscali propose durant la période du 15 avril au 3 juin 2002 une offre de modem ADSL gratuit pour toute souscription avec engagement d'un an (45,50 euros par mois, plus 76,50 euros de frais d'activation de la ligne). En fait, le nouvel abonné est remboursé des 151,50 euros après l'achat. Cette offre est limitée aux 5.000 prochains abonnés, " avec possibilité de la prolonger en cas de succès ", affirme Jean-Michel Soulier, ancien directeur général de World Online France devenu le directeur du pôle Accès de Tiscali France. " Le marché de l'ADSL est en train de décoller en France, c'est le moment de frapper fort si l'on ne veut pas que l'ADSL soit administré par Wanadoo ", ajoute-t-il. Actuellement, Tiscali France dispose d'une petite part de marché de l'ADSL (entre 2 et 3%), en troisième position très loin derrière Wanadoo et près de Club-Internet.

Alors que Tiscali - Liberty Surf, dans son offre pack modem ADSL" UpDate ", fournit le modem Diva 2430SE de Eicon estimé à près de 280 euros, Tiscali décide de le remplacer par le modem externe USB du français Olitec, plus économique puisque son prix de vente est de 149 euros.

Derrière la stratégie de marque, Tiscali entend engager une concurrence frontale avec Wanadoo en France et en Europe, tout particulièrement sur le terrain de l'ADSL dont Tiscali a fait une priorité pour 2002. Rafi Kouyoumdjian, président de Tiscali France, l'avoue : " la lutte contre l'impérialisme de France Télécom, qui freine le développement de l'ADSL, reste notre principal cheval de bataille ". Une bataille qui s'annonce rude pour Tiscali France qui, début 2002, n'a qu'une dizaine de milliers d'abonnés haut débit et ne dispose pas du réseau d'agences de France Télécom.

Après un court intermède où le pack modem ADSL retrouve son prix de 151,50 €, l'abonnement mensuel à 45,50 € et les frais d'activation 49,50 €, Tiscali présente début juillet 2002 de nouvelles promotions sur ses offres ADSL. Pour les 5.000 premiers nouveaux abonnés au pack ADSL Tiscali pour une durée d'une année, le modem ADSL Olitec USB sera remboursé ; soit une économie de 151,50 €. De surcroit, les frais de mise en service baissent de 76,50 € à 49,50 €. Le prix de l'abonnement mensuel à l'ADSL reste quant à lui inchangé à 45,50 €.

Tiscali, qui revendique près de 30.000 abonnés ADSL en service, annonce mi-octobre en partenariat avec Olitec une nouvelle gamme de forfaits ADSL valable à compter du 1er novembre 2002. Une formule avec un débit 128 kbit/s facturée 15,95 €/mois les quatre premiers mois qui passe ensuite à 29,95 €/ mois et une autre à 512 kbit/s au prix de 29,95 €/mois les quatre premiers mois qui passe ensuite à 44,95 €/mois. Ces deux offres sont réservées aux 40.000 premiers inscrits (20.000 pour chaque formule) et contre un engagement de deux ans. En revanche, Tiscali ne lance pas d'offre très haut débit à 1 024 kbit/s, contrairement à AOL ou Wanadoo.

Le modem Olitec ADSL USB est gratuit (soit une économie de 149,95 €). Mieux, ceux qui en sont déjà équipés (les clients des concurrents dont l'engagement arrive à terme, par exemple) bénéficieront de trois mois gratuits d'abonnement avant d'être facturés. De plus, jusqu'au 31 décembre 2002, les frais d'activation de la ligne ADSL (remontés à 64 € !) sont offerts.

Les abonnés bénéficieront également d'une heure d'assistance téléphonique gratuite ainsi que de la possibilité de naviguer entre les deux offres autant de fois que souhaité et sans frais. Par ailleurs, afin de convaincre les internautes qui hésitent à s'engager sur 24 mois, le groupe s'engage à répercuter les baisses de prix éventuelles, hors promotions.

Les observateurs du marché de l'ADSL en France constatent l'absence de disparités, dans les tarifs hors promotion en tout cas, dans les offres à 128 kbit/s et 512 kbit/s. A quelques centimes près, de Club Internet à Wanadoo en passant par Tiscali ou AOL, le 128 kbit/s est à 30 euros comme le 512 kbit/s est à 45 euros. Seul Free, qui va ouvrir son service à 29,99 euros pour 512 kbit/s fin octobre, se distingue du lot.

 
 
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  Tiscali France propose l'Internet illimité aux 40 000 premiers inscrits  
 

Le 6 août 2002, Tiscali lance officiellement deux nouvelles offres " illimitées " bas débit.

La première est un " forfait illimité le jour " permettant aux abonnés, pour 15,95 euros par mois, de surfer à volonté de 5h à 17h du lundi au samedi inclus, en disposant de 20 heures par mois à utiliser le reste du temps (soir et dimanche). La facturation au-delà des 20 heures se fera à la seconde (soit 2,58 euros l'heure supplémentaire). La seconde offre est un " forfait illimité total " permettant de surfer sans limite tous les jours 24h sur 24, pour 29,95 euros par mois.

Une campagne " Forfaits Internet illimités à partir de 15,95 €/mois " est lancée et se traduit par la distribution d'une nouvelle série de kits datés de juin 2002 (tis013) avec encore une fois plusieurs partenariats, alphabétiquement du BHV à Planète Saturn. Par exception Olitec aura des kits datés de juillet et septembre 2002 (tis050).

Pour chacun de ces nouveaux forfaits, les internautes devront s'engager pour une durée de 12 mois minimum. Chaque offre est réservée aux 20.000 premiers inscrits ; un plafonnement censé garantir la qualité du service proposé, en évitant la saturation du réseau de Tiscali et ainsi les déconnexions intempestives qui avaient notamment affecté l'offre illimitée initiée en 2000 par World Online et AOL.

Pour ces deux abonnements, Tiscali supprime la déconnexion systématique au bout d'une durée de 3 heures de surf, que le FAI avait imposée pour son forfait illimité de jour, lancé en avril dernier. La déconnexion systématique n'intervient plus qu'en cas d'inactivité, au bout de 20 minutes, comme cela se passe déjà pour les autres formules et chez la plupart des FAI.

Mais, dès fin septembre, Tiscali est obligé de modifier ses conditions générales d'utilisation pour que ses abonnés ne restent pas connectés en permanence, en précisant qu'un forfait illimité bas débit "ne signifie pas que l'internaute est connecté en permanence, c'est-à-dire sans interruption ou de façon semi-permanente" (la société s'aligne ainsi sur la définition de son rival AOL) et "L'abonné s'engage à ne pas se connecter de façon permanente et accepte que des déconnexions pourront intervenir, et ce, pour des raisons inhérentes au réseau de télécommunications".

Avec ces deux nouveaux forfaits qui s'ajoutent aux 4 forfaits préexistants de 5, 10, 20 et 30 heures, à la formule Totale Liberté et le Pack ADSL, Tiscali se positionne sur l'ensemble de la gamme des offres d'accès.

AOL lui aussi se relance dans l'Internet illimité le 19 août 2002 pour un forfait de 24€99/mois sans engagement de durée (aol0431), alors que Tiscali venait de proposer son " forfait illimité total " à 29,95 €/ mois !

Début septembre, Tiscali baisse le prix de son " forfait illimité total " à 24,95 € par mois (tis084), puis aussitôt offre les 3 premiers mois à 15,95 €/ mois afin de contrer son concurrent AOL ; offre exceptionnelle réservée aux points de vente agréés Tiscali. Cette contre-attaque va entraîner la diffusion de nouveaux kits avec les partenaires habituels datés de septembre (tel celui de But) et modifiés en octobre 2002 (tel celui de Komogo).

 
 
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  Tiscali atteint l'équilibre d'exploitation en 2002  
 

Le 4 février 2003, Tiscali France, cotée à la Bourse de Paris sous l'appellation Liberty Surf Group, publie des résultats très encourageants pour l'année 2002, avec notamment une réduction importante de la perte nette et une augmentation sensible de ses ventes.

Le chiffre d'affaires du groupe s'établit à 170 millions d'euros pour 2002, contre 110,6 millions en 2001 (+ 54%). Au niveau opérationnel, le résultat brut d'exploitation (EBITDA) se rapproche de l'équilibre, avec une perte de 0,7 million d'euros, contre une perte de 62 millions d'euros l'année dernière.

Dans le même temps, la perte nette de la filiale française à 94,5% du groupe italien Tiscali a été fortement réduite, passant de 495 millions d'euros il y a un an à 20 millions d'euros fin 2002.
Ce qui fait dire à son PDG Rafi Kouyoumdjian que "Tiscali France se porte bien" à l'issue d'une restructuration mise en place depuis trois ans pour rassembler quatre anciens services de fourniture d'accès Internet (Liberty Surf, World Online, Freesbee et Infonie) sous la seule marque Tiscali et fédérer les divers réseaux en une seule infrastructure d'opérateur. Il ne divulgue pas son nombre d'abonnés, mais revendique la troisième position sur le marché de l'accès Internet grand public, derrière Wanadoo et AOL France.

Le 13 février, le fournisseur d'accès Internet européen Tiscali publie un chiffre d'affaires 2002 en hausse de 18 %, à 748 millions d'euros. Il a terminé l'année avec 7,3 millions d'utilisateurs actifs, soit une croissance nulle de nouveaux clients. Un mauvais résultat comparé à ceux obtenus par Wanadoo et T-Online. Mais, alors qu'il n'avait que 10.000 clients haut débit fin 2001, Tiscali en compte 214.000 fin 2002 dont 60.000 en France, pratiquement autant en Allemagne et 25.000 en Italie.

Le 21 mars 2003, Tiscali publie ses résultats 2002, après Wanadoo (30 millions d'euros de bénéfice net), T-Online (459 millions de perte). Comme annoncé en février, le chiffre d'affaires du groupe est de 748 millions d'euros, l'Ebitda, qui s'inscrivait en négatif de 170 millions d'euros en 2001, repasse la barre du zéro pour terminer sur l'année 2002 en positif d'un million d'euros. Toutefois, le groupe Internet italien affiche une perte nette de 593 millions d'euros, en diminution annuelle de 64 % (1,66 milliard d'euros de perte en 2001), les dépréciations et amortissements de survaleurs enregistrés par Tiscali portant sur 505 millions d'euros.

 
 
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  Une nouvelle offre Internet " Illimité soir et week-end" éphémère  
 

Après les deux forfaits " illimités " bas débit lancés l'été 2002 : " Illimité le jour " permettant pour 15,95 €/ mois de surfer à volonté de 5h à 17h du lundi au samedi inclus, en disposant de 20 heures par mois à utiliser le reste du temps (soir et dimanche) et " Illimité total " permettant pour 24,95 €/ mois de surfer sans limites tous les jours 24h sur 24, Tiscali annonce fin janvier 2003 renforcer son offre avec un " Illimité soir et week-end ". Il y a donc maintenant " Trois forfaits pour prendre enfin son temps sur Internet ! "

La nouvelle formule s'appelle " Illimité Soir & Week-End " et sera disponible le 11 février prochain. Ouvert à tous les internautes (y compris les abonnés Tiscali actuels), ce nouveau forfait permet, pour 18,95 €/mois, de surfer de façon illimitée du lundi au vendredi inclus de 20h à 8h et le week-end, du vendredi 20h au lundi 8h. En dehors de ces plages horaires, les communications téléphoniques ne sont plus incluses et sont facturées à la seconde près (soit 2,58 € l'heure supplémentaire).

Une nouvelle campagne " Forfaits Internet illimités à partir de 15,95 €/mois " est lancée et se traduit par la distribution d'une nouvelle série de kits datés de janvier 2003 (tis026) avec encore une fois plusieurs partenariats, dont Cora (tis067). Ces kits ressemblent à ceux de la campagne précédente, mais Tiscali en édite un bien spécifique " Illimité soir & week-end 18,95 €/mois " (tis041).

Soucieux de promouvoir ce nouveau forfait, Tiscali fait une offre de lancement à 15,95 €/mois les 3 premiers mois au lieu de 18,95€/mois avec, en plus des mêmes conditions d'utilisation, 60 heures de surf offertes à utiliser par la connexion Reciprok exclusivement (programme de fidélité de Tiscali). D'où une nouvelle série de kits " Illimité soir & week-end 15,95 €/mois " (tis030) et des partenariats avec Boulanger, Cora et Géant (tis032) datés de mars 2003.

Cette offre s'enrichira, le 28 février, d'un pack " forfait Illimité Soir et Week-End " à 15,95 €/mois les 6 premiers mois au lieu des 18,95€/mois. Kit payant avec le DVD du film "L'armée des 12 singes" offert ; un film de science-fiction américain de Terry Gilliam, sorti en 1996, avec Bruce Willis, Madeleine Stowe et Brad Pitt. Le boîtier contient donc le DVD et le CD-Rom Pack Internet Tiscali. Comme cela est rappelé dans la brochure intérieure : " Vous venez d'acheter dans votre magasin ce pack 15,95 €. Ce prix correspond à votre premier mois d'abonnement ". Le pack est réservé aux nouveaux abonnés et aux 20.000 premiers inscrits. (tis037)

En forfait ou en pack, l' " Illimité Soir et Week-End " implique un engagement de douze mois avec Tiscali.

La formule " Illimité Soir & Week-End " fera long feu. Les kits parus datés de mai 2003 poursuivant la campagne " Forfaits Internet illimités à partir de 15,95 €/mois " ne font plus mention du forfait " Illimité Soir & Week-End " qui a donc été abandonné (tis078).

 
 
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  Tiscali lance l'ADSL 128 kbit/s à 20 euros…  
 

Tiscali lance une offensive commerciale du 3 avril au 5 mai 2003 sur les accès internet ADSL à 128 kbit/s à 20 euros par mois (au lieu de 29,95 €, son tarif habituel pour le même service). Réservée aux nouveaux abonnés ainsi qu'aux abonnés disposant d'une connexion RTC classique (bas débit), l'offre comprend la fourniture gracieuse du modem, une heure d'assistance téléphonique gratuite à consommer dans les trois mois qui suivent l'inscription et l'accès à Internet. Les internautes qui disposent déjà d'un modem bénéficieront de trois mois gratuits. En revanche, les frais d'activation de 64 euros restent à la charge du souscripteur.

C'est l'offre ADSL à 128 kbit/s la moins chère de France. Un tarif promotionnel valable deux ans, période d'engagement, grâce auquel Tiscali espère gonfler ses parts de marché de l'accès au haut débit.

Cette nouvelle offre semble entrer en concurrence avec son propre " forfait Internet illimité total " bas débit de 24,95 €/mois, mais tous les Français n'ont pas le choix d'opter. Fin 2002, 74 % de la population française (se concentrant sur seulement 21 % du territoire national) a la possibilité de bénéficier d'un accès à une connexion permanente haut débit (ADSL, câble, mais aussi boucle locale radio, fibre optique…), tandis que 15 millions de personnes, soit 26 % de la population, en sont totalement privées.

 
 
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  développe l'interconnexion régionale en option 3…  
 

Tiscali France reprend le 24 juin 2003 au groupe britannique Cable & Wireless ses activités Internet professionnel en France (services d'accès Internet en marque blanche à destination de communautés d'utilisateurs, services d'hébergement, accès à Internet et réseau fournis à près de 750 clients PME) pour 5,6 millions d'euros.

Cette acquisition va permettre à Tiscali de renforcer considérablement d'une part son pôle d'opérateur de services Internet pour les entreprises (activités B to B) (hébergement, accès Internet professionnel, téléphonie "entreprises") et de l'autre son réseau télécom, avec l'intégration de 24 points de présence régionaux qui étaient exploités jusqu'ici par Cable & Wireless pour favoriser l'interconnexion régionale (l'option 3 de la nomenclature mise en place par l'ART pour classifier les différents niveaux de collecte de trafic internet ADSL qui comprend les options 1, 3 et 5).

L'option 1 correspond à l'offre de dégroupage total. Le trafic ADSL est maîtrisé de bout en bout par l'opérateur alternatif. Celui-ci assure la collecte et le transport du trafic jusqu'au point d'accès du FAI, sans passer par l'intermédiaire de France Télécom. Cela nécessite des investissements très importants. Pour l'instant seuls les opérateurs alternatifs Free Telecom (groupe Iliad) et LDCom ont entrepris de construire un réseau indépendant de celui de France Télécom pour leurs propres activités de fourniture d'accès Internet. Mais ces dernières doivent encore recourir à l'option 5 pour couvrir l'ensemble du territoire.

L'option 5 s'adresse aux fournisseurs d'accès Internet. France Télécom prend en charge l'accès et la collecte du trafic DSL. L'opérateur public se place entre l'internaute et les serveurs du FAI. Même si les FAI se retrouvent totalement dépendants de France Télécom pour l'accès et la totalité de la collecte, la majorité d'entre eux en France s'appuient encore sur cette offre de revente complète de France Télécom (option 5). En attendant peut-être que les opérateurs alternatifs élargissent les zones de couverture de leur dégroupage.

L'option 3 s'adresse aux opérateurs concurrents qui achètent à France Télécom une prestation de collecte de trafic DSL sur sa boucle locale (le dernier kilomètre de réseau pour atteindre l'internaute). Du coup, une partie du transport du trafic DSL est réalisée par un opérateur tiers (ou opérateur de collecte).

Tiscali, qui vise à terme les 40 points d'interconnexion, compte mettre en place un réseau propriétaire de collecte Internet haut débit option 3, en déployant des jonctions avec les boucles locales xDSL de France Télécom. En tant que fournisseur d'accès, mais aussi opérateur de télécommunications, Tiscali peut choisir cette option, qui lui permet de se connecter à 40 points régionaux sur le réseau de France Télécom. La société achemine ensuite elle-même une partie du trafic internet vers le consommateur final.

Avantages de cette solution intermédiaire qu'est l'option 3, selon Rafi Kouyoumdjian, PDG de Tiscali France : d'une part "Elle permet d'ouvrir des lignes beaucoup plus rapidement qu'avec le dégroupage et sur l'ensemble du territoire couvert par France Télécom", d'autre part, son déploiement est nettement moins coûteux que le dégroupage total, "nous maîtrisons nos coûts et notre qualité de service". Tiscali n'exclut pas de reconsidérer son dispositif Internet haut débit en fonction de l'évolution des offres réseaux et du nombre de lignes dégroupées en France. "Nous entrons en option 3, nous dégrouperons ensuite, seuls ou avec d'autres", indique le P-DG de la société.

Tiscali estime que la mise en place complète de son réseau en France devrait être achevée d'ici à la fin de l'année et lui permettra de dépasser la barre des 200.000 clients ADSL en option 3 à cette échéance, contre 100.000 actuellement. Le rachat d'une partie des actifs français de l'opérateur Cable & Wireless entre dans cette stratégie. La migration de ses abonnés précédents option 5 vers l'option 3 est déjà entamée. Ce déploiement en option 3 a débuté en avril sur Paris intra-muros. Dans le courant de l'été, Tiscali compte couvrir les boucles métropolitaines de Lyon et de Marseille et celles de départements franciliens. D'ici la fin de l'année, l'interconnexion aux 39 autres plaques régionales devraient permettre de finaliser la couverture du territoire. La société prévoit d'investir 12 millions d'euros pour parvenir à ses objectifs.

 
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  et baisse ses tarifs pour tous les abonnés ADSL  
 

Tiscali France a présenté début juillet sa nouvelle stratégie tout ADSL qui repose sur deux grands axes : développement de l'interconnexion régionale en option 3 et baisse des tarifs sur ses offres ADSL grand public.

Le tarif de l'abonnement 128 kbit/s (Pack ADSL Original 128 K) passe de 29,95 à 20 €/mois et celui de 512 kbit/s (Pack ADSL Optimal 512 K) passe de 44,95 à 40 €/mois (tis035). Les nouveaux abonnés profiteront de ces nouveaux tarifs à partir du 3 juillet 2003. Mais le FAI a décidé d'en faire bénéficier également ses abonnés ADSL actuels (démarche commerciale très louable) à partir du 1er octobre 2003. Les abonnés, nouveaux comme actuels de Tiscali France, bénéficient donc de ces baisses de tarifs sur les abonnements ADSL, à la condition d'un engagement sur 12 mois.

Les packs ADSL de Tiscali France incluent un modem gratuit et 1 heure d'assistance téléphonique offerte. Si le pack modem reste gratuit, en revanche les frais d'activation de la ligne passent de 64 à 99 euros.

Tiscali signale dans un communiqué avoir pu opérer cette réduction de tarifs grâce à l'adoption de l'interconnexion régionale qui " assure une couverture intégrale du territoire dans les délais les plus brefs, garantissant ainsi l'égalité d'accès pour chacun en zone rurale comme en zone urbaine", a affirmé Rafi Kouyoumdjian, P-DG de Tiscali France qui a souligné que l'interconnexion régionale est "la clé de voûte du développement de la concurrence" et "le complément indispensable au dégroupage total ou partiel (option1) aujourd'hui encore en faible développement.".

L'annonce de Tiscali, premier opérateur à déployer l'option 3, est une bonne nouvelle pour la démocratisation de l'ADSL, les nouveaux tarifs se distinguant sur le 128 kbit/s à 20 €/mois. En revanche, à 40 euros les 512 kbit/s, Tiscali rejoint Club-Internet et 9 Online notamment, mais reste derrière le forfait de Free à 29,99 euros.


Fin août 2003, Tiscali annonce pour la rentrée des offres plus agressives. Si le Pack ADSL Original 128 K, déjà très compétitif, reste à 20 €/mois, Tiscali propose le nouveau Pack ADSL Maximal 1024 K, complétant sa gamme ADSL, à 40 €/mois soit au prix du 512 K. Chaque " pack " comprend un modem USB inclus dans l'abonnement (le transfert de propriété se fait à l'issue de l'engagement d'1 an), les frais d'activation sont de 49 € au lieu de 99 € (jusqu'au 31/12/2003). Et en prime, Tiscali offre une heure d'assistance téléphonique gratuite.

Le pack ADSL 1024K est réservé aux nouveaux abonnés ADSL Tiscali, dans la limite des 10.000 premiers inscrits (tis044).

Les anciens abonnés pourront basculer du 512 K au 1024 K durant les premières semaines de l'année 2004. Cette offre soumise à conditions, notamment d'éligibilité, est non cumulable avec une autre offre promotionnelle.


L'Autorité de régulation des télécoms a, dès le 9 décembre 2003, approuvé la baisse des tarifs de gros ADSL de France Télécom (IP/ADSL et Collecte IP/ADSL) qui concernent la revente directe du trafic de France Télécom aux fournisseurs d'accès internet (dite option 5) et l'interconnexion régionale (offre ADSL Connect ATM aussi appelée d'option 3). Nicole Fontaine, la ministre déléguée à l'Industrie a validé dès le 11 décembre ces nouveaux tarifs avec date d'application au 1er janvier 2004, ce qui a aussitôt entraîné une nouvelle guerre des prix entre plusieurs FAI.

Des baisses qui vont bénéficier en priorité à Wanadoo qui proposait jusqu'à présent l'une des grilles tarifaires les plus élevées du marché pour le client final, puisqu'il était obligé de se fournir chez sa maison mère. Wanadoo a immédiatement annoncé une baisse de ses tarifs ADSL. L'offre centrale à 512 Kbits/s passera dès le 6 janvier 2004 à 34,90 € par mois au lieu de 45,42 € (hors période promotionnelle). Mais son offre 1.024 kbit/s diminuera de près de 45% passant de 80 € par mois à 44,90 € !

Wanadoo a été aussitôt suivi par les deux opérateurs alternatifs Free (groupe Iliad) et 9online (filiale de l'opérateur LDCom). Ceux-ci peuvent se montrer plus flexibles, puisqu'ils maîtrisent une grande partie de leur réseau, via le dégroupage (option 1). 9 Télécom propose désormais une offre à 2 Mégabit/s pour 34,90 € (au lieu de 39 €), celle à 1024 kbit/s passe de 27 à 24,90 € et celle à 512 kbit/s passe de 23 à 19,90 € par mois. Free a décidé de doubler le débit qu'il propose en zone non dégroupée, passant ainsi de 512 à 1024 kbit/s, toujours pour 29,90 € par mois. Pour les abonnés dégroupés, le débit est d'au moins 2048 kbit/s en réception, garantit la société.

Les autres fournisseurs d'accès, qui dépendent plus directement de France Télécom pour la revente des abonnements ADSL ont toutefois fait grise mine en apprenant l'homologation de la baisse des tarifs de gros. Ils auraient préféré que l'accent soit mis sur les tarifs du dégroupage, pour leur permettre de migrer vers d'autres opérateurs. C'est le développement du dégroupage qui a permis aux fournisseurs d'accès de s'affranchir de France Télécom et d'entamer une véritable politique tarifaire agressive. Fin 2003, 280.000 lignes seront dégroupées, contre moins de 10.000 au 31 décembre 2002.

Tiscali en particulier considère que la nouvelle donne nuit gravement à son modèle économique. Rafi Kouyoumdjian, son PDG, estime qu'aucune marge de manœuvre économique n'est laissée à l'option 3, qui est stratégique pour le développement de Tiscali France, seul FAI à avoir parié sur ce modèle de réseau ADSL. Il retient notamment la partie concernant "l'impact des évolutions proposées sur l'option 3" figurant dans l'avis de l'ART : "les évolutions concomitantes des offres amènent à s'interroger sur l'espace économique entre l'option 3 et l'option 5", et, plus loin "Cette décision tarifaire soumise par France Télécom pour homologation … laisse en revanche un espace économique moindre pour les opérateurs alternatifs…de l'option 3…", peut-on lire dans ce document. "Cette situation nous amène à étudier toutes les options de recours possibles", annonce déjà Rafi Koujoumdjian.

Pour répondre à la baisse de prix de ses concurrents, Tiscali propose, à compter du 15 janvier 2004, une nouvelle gamme d'offre d'accès à Internet en bas et en haut débit.

En bas débit, un nouveau forfait " illimité journée 10 €/mois" permet, contre un engagement de 12 mois, de surfer de façon illimitée de 5h à 17h, du lundi au samedi inclus et de disposer de 15 heures par mois à utiliser le reste du temps (soir et dimanche). La facturation au-delà des 15 heures se fera à la seconde près (0,05 € la minute supplémentaire, soit 3 € l'heure) (tis043). Il remplace le forfait " illimité le jour " à 15,95 €/mois + 20 heures par mois à utiliser le reste du temps (avec 2,58 € l'heure supplémentaire). Le forfait " Illimité total 24,95 €/ mois " permettant de surfer sans limites 24h sur 24 tous les jours reste en vigueur.

En ADSL, Tiscali propose le 512 kbit/s à 20 € par mois et un forfait 1024 kbit/s pour 30 € par mois (au lieu de 40 € précédemment) contre un engagement de 12 mois. Pas de frais de mise en service si le modem n'est pas fourni, mais frais d'activation de 49 euros (pour le modem USB Sagem F@st 800 offert) ou de 99 euros (pour le modem Wifi Sagem F@st 1400w facturé 70 euros au lieu de 200 euros). Conformément à la clause "Révision des tarifs et garantie relative à la baisse des prix" du contrat en ligne, les anciens abonnés vont profiter de cette baisse dans un " délai raisonnable " suivant les contraintes techniques de Tiscali. Ceux qui ont actuellement l'offre 128 kbit/s à 20 € par mois pourront migrer vers le 512 kbit/s pour 49 €.

 
 
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  Des résultats 2003 en bonne voie  
 

Le 11 février 2004, Tiscali France, toujours cotée à la Bourse de Paris sous l'appellation Liberty Surf Group, publie ses résultats pour l'année 2003. Le chiffre d'affaires est en hausse de 11 % à 189,6 millions d'euros, traduisant un démarrage de l'activité haut débit plutôt lent, mais avec une accélération au quatrième trimestre (56 millions d'euros de chiffre d'affaires). Malgré une perte de 50,8 millions d'euros (contre 20,3 en 2002), l'entreprise a pour la première fois dégagé un excédent brut d'exploitation positif (4,8 millions d'euros, contre - 0,7 en 2002).

La maison-mère, le groupe Tiscali, publie son rapport d'activité annuel 2003 le 5 avril. Le groupe affiche un chiffre d'affaires global en hausse de 20 % à 901 millions d'euros (contre 748 en 2002), une perte nette de 242 millions (contre une perte de 593). Cette forte réduction de la perte annuelle s'accompagne d'un excédent brut d'exploitation (Ebitda) en forte hausse : + 74,7 millions d'euros contre un million l'année précédente. Par branches d'activités, le groupe Tiscali réalise 68 % de son chiffre d'affaires avec l'accès Internet, 18 % avec les services professionnels de télécommunication, 8% avec les revenus voix et 5% avec les revenus portails. Malgré ces bons indicateurs de l'année 2003, le fournisseur européen de services Internet et télécom est toujours à la recherche de l'équilibre financier.

Tiscali affiche un parc d'abonnés de sept millions d'utilisateurs à travers ses quatorze pays européens (plus l'Afrique du Sud), dont 840.000 clients ADSL (210.000 en France) à fin 2003. Sur le premier trimestre 2004, le groupe Internet indique avoir attiré 400.000 nouveaux clients haut débit.

Renato Soru, PDG et fondateur de Tiscali, a créé en 2003 son propre mouvement politique appelé 'Progetto Sardegna' (Projet Sardaigne) proposant un programme de relance de l'économie sarde. Pour se consacrer entièrement à la politique, il décide d'abandonner sa fonction de PDG de Tiscali. Ruud Huisman succède à Renato Soru en tant que DG du groupe Tiscali début mars 2004. Renato Soru garde la présidence de Tiscali et conserve 27,5% du capital de la société. Le néerlandais Ruud Huisman était l'ex-directeur financier de World Online, qui l'a intégré avec succès dans le groupe après son rachat en 2000 par Tiscali.

 
 
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  Dégroupage et services innovants comme la téléphonie par Internet  
 

A l'occasion de la présentation de ses résultats 2003, Tiscali France annonce son intention de mener une politique plus volontariste dans le dégroupage (option 1) au détriment de l'option 3, formule privilégiée à l'origine mais qui s'avère finalement moins viable que prévu. Pour ce faire, il déclare qu'il va investir 20 millions d'euros dans le dégroupage en 2004. A terme, le FAI estime que 35 % de ses abonnés ADSL seront dégroupés directement sur le réseau Tiscali, près de 35 % le seront avec la collaboration de l'opérateur alternatif LDCom et le reste maintenu dans les réseaux de France Télécom. "Entre 50 et 70 % de nos abonnés ADSL devraient être dégroupés d'ici la fin de l'année", estime Rafi Kouyoumdjian, son PDG qui prévoit pouvoir offrir un débit de 2 Mégas en national dès juin prochain et du 4 Mégas avant la fin de l'année grâce au dégroupage.

Grâce aux nouvelles offres ADSL 512 kbit/s à 20 € et 1024 kbit/s pour 30 €, l'année 2004 démarre fort pour Tiscali France qui devrait gagner près de 100.000 nouveaux clients en quelques semaines et devenir, avec plus de 300.000 abonnés ADSL le numéro trois du marché français, au coude à coude avec AOL, derrière Wanadoo (plus de 1,7 million) et Free (plus de 480.000). Tiscali est par ailleurs numéro deux en bas débit derrière Wanadoo.

Après l'année 2003 qui a été celle du lancement dans le haut débit, principal moteur de croissance de Tiscali, Rafi Kouyoumdjian annonce qu'en 2004 "nous allons lancer de nouveaux services numériques comme la télévision sur ADSL, la vidéo à la demande, la téléphonie et la domotique".

Après Free (Iliad), 9 Télécom, Wanadoo (France Telecom) et SFR-Cegetel, Tiscali se lance dans une offre de téléphonie gratuite et illimitée en utilisant Internet. La téléphonie sur IP (ou VoIP) est en effet actuellement au cœur des nouvelles offres des opérateurs télécom et des fournisseurs d'accès. A la mi-juin 2004, le FAI présente son terminal "Triway Tiscali", passerelle domestique triple play permettant simultanément l'accès à l'Internet haut débit, à la téléphonie et à la vidéo (tis091).

Le 24 juin 2004, Tiscali lance son offre de téléphonie sur ADSL. Avec un abonnement de 30 euros par mois, auxquels s'ajoutent 4 euros de location de la box " Triway ", les abonnés bénéficient d'une offre multi-services sur l'ensemble du territoire : accès à Internet illimité à très haut débit à 2048 kbit/s ou 1024 kbit/s (en fonction des possibilités d'éligibilité ADSL et des possibilités de dégroupage), une offre de téléphonie gratuite illimitée vers les téléphones fixes en France métropolitaine, hors numéros spéciaux (tis046). Les communications seront payantes vers les mobiles et vers l'international. Des tarifs préférentiels vers les mobiles en France seront également proposés à 19 centimes la minute. Tiscali indique avoir obtenu ces "tarifs préférentiels" des trois opérateurs (Orange, SFR et Bouygues Telecom). Enfin, un nouveau numéro de téléphone sera attribué, dont l'indicatif correspondra à la localisation de l'utilisateur et non un numéro commençant par 08 7x comme les abonnés VoIP Free et Wanadoo.

En combinant le dégroupage (option 1) et la collecte régionale (option 3), Tiscali couvre l'ensemble du territoire, mais le modèle économique de la VoIP reposera principalement sur sa capacité à maîtriser la boucle locale ; or, le dégroupage total représente des investissements colossaux, 10 % de ses revenus annuels, mais permet de s'affranchir totalement de France Télécom pour la facture téléphonique et de proposer du très haut débit, de l'ADSL +, dont la vitesse peut atteindre 24 Mb (mégabits) selon que l'internaute est proche ou non du répartiteur, autorisant une offre de télévision sur ADSL. Cela implique de la vidéo à la demande, de la visioconférence, la diffusion de chaînes, etc.

Avec cette offre, Tiscali se rapproche de ses concurrents, mais reste toujours loin derrière Free qui pour le même prix et sans engagement propose la télévision et un débit supérieur.

Tiscali France est la première filiale du groupe Tiscali à lancer son offre de voix sur IP. L'Italie et les Pays-Bas devraient suivre au quatrième trimestre.

Si les bénéficiaires des zones d'éligibilité ADSL peuvent se réjouir de cette offre de téléphonie sur IP à 30 €/mois, ceux qui doivent de contenter d'un accès RTC avec modem 56 k ont la mauvaise surprise d'apprendre en août 2004 que le forfait " Illimité total " permettant de surfer tous les jours sans limites 24h sur 24 passe de 24,95 €/ mois à 30 €/mois (tis046). Le nouveau tarif s'applique également aux anciens abonnés, Tiscali les assurant que " le forfait Illimité Total reste toujours pour vous le forfait Illimité le plus avantageux du marché… votre abonnement sera reconduit au tarif indiqué pour une période de 12 mois à partir d'octobre 2004 ".

 
 
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  Le groupe Tiscali entame une nécessaire restructuration  
 

L'assemblée des actionnaires de Tiscali, réunie en séance extraordinaire, a approuvé le 22 juin 2004 la proposition d'autorisation d'augmentation de capital allant jusqu'à 10 % pour pallier les difficultés de trésorerie du groupe. Elle rapporterait entre 130 à 190 millions d'euros. L'augmentation de capital devra ensuite être décidée par le conseil d'administration.

Les analystes s'interrogent sur la capacité de Tiscali à rembourser sa dette, notamment 250 millions d'euros d'obligations qui arrivent à échéance en juillet 2005. Inquiétude renforcée par un cash-flow toujours négatif, entraînant une chute du cours de 35 % depuis le début de l'année.

Pour faire face à cette situation financière délicate et soutenir son développement dans le haut débit, Tiscali a décidé d'utiliser divers leviers. Il a obtenu un crédit fournisseur de 30 millions d'euros auprès de Cisco. Il négocie un nouveau crédit bancaire et l'utilisation de la trésorerie de 72 millions d'euros, logée dans sa filiale française héritée de Liberty Surf.

Enfin, Tiscali annonce qu'il va recentrer ses activités sur ses marchés les plus porteurs, cinq pays clés : l'Italie, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Benelux (en comptant pour 1 l'union économique entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg) et qu'il va mettre en vente ses activités dans quatre pays : Afrique du Sud, Suisse, Norvège et Suède. Le groupe réserve sa décision concernant quatre pays : Danemark, Espagne, Autriche et Tchéquie.

Le 5 août 2004, le conseil d'administration prend la décision de se désengager également de ces quatre pays, portant à huit les pays où Tiscali entend céder ses activités. " Nous sommes prêts à sacrifier une jambe pour sauver le reste du corps ", a précisé Ruud Huisman. Le périmètre du groupe devrait donc se limiter - à terme - à l'Italie, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Benelux.

Il décide également un plan de réduction de 15% des coûts opérationnels au cours des 12 prochains mois. Par contre, devant la chute de 55 % de son cours de bourse depuis le début de l'année, le groupe renonce à l'augmentation de capital projetée en juin.

Coté en bourse depuis 1999, le titre Tiscali vit ce jeudi 5 août une descente aux enfers à la bourse de Milan, chutant de 9%, pour atteindre 2,45 euros. L'action avait atteint, en mars 2000, un pic à 119,7 euros.

Le plan de cession d'actifs non stratégiques approuvé le 5 août 2004 par le conseil d'administration qui doit permettre au groupe de rembourser l'emprunt obligataire de 250 millions d'euros à échéance juillet 2005 est rapidement mis en œuvre.

Le 16 août, Tiscali Österreich GmbH, la filiale autrichienne de Tiscali, l'un des principaux opérateurs de services aux entreprises, a été acquis par Nextra Telecom GmbH, du groupe autrichien Jordan Industries, pour 12 millions d'euros environ en numéraire.

Le 20 août, cession de la filiale sud-africaine Tiscali (Pty) Limited, à l'opérateur local MWEB Holdings (Pty) Ltd, pour 320 millions de rands (environ 40 millions d'euros), à payer en espèces à la réalisation de la vente. Ce prix ne comprend pas la téléphonie mobile, dont le rachat pour 5 millions d'euros est programmé pour la fin de l'année.

Le 23 août, la branche norvégienne Tiscali AS est vendue à Telenor Telecom Solutions pour environ 6 millions d'euros. Elle comptait au 31 juillet 2004 environ 18.000 clients ADSL et 27.000 clients commutés actifs.

Le 30 août, cession de la filiale suédoise Tiscali AB à Spray Network AB, une filiale de Lycos Europe au prix de 13 millions d'euros en cash, payable après l'aval de l'autorité de la concurrence suédoise qui doit répondre sous 5 semaines. Cette filiale affichait au 31 juillet dernier quelques 22.000 clients haut débit et 110.000 bas débit.

Le 16 septembre, la vente de la filiale suisse, Tiscali AG, au FAI suisse Smart Telecom est finalisée pour 8 millions de francs suisses (soit environ 5,3 millions d'euros) qui seront payés en espèces.

En un peu plus d'un mois, Tiscali a déjà vendu ce qui lui avait demandé des années de travail. Le montant des cessions opérées des 5 filiales atteint 76 millions d'euros, loin des 250 millions d'euros nécessaires. Or, seules les filiales du Danemark, d'Espagne et de Tchéquie restent à vendre si le groupe veut se concentrer vraiment sur ses cinq marchés phares, dont la France.

 
 
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  Changements à la tête de Tiscali  
 

Alors que la trésorerie du groupe est de 135 millions à la mi-2004, celle de sa filiale française (de 72 millions d'euros) en représente une grande partie. Mais la maison mère ne peut pas la ponctionner librement, car elle n'en détient pas la totalité du capital, simplement 94,5 %, le solde étant au public et coté à Paris sous le nom de Liberty Surf Group.

Un prêt de 30 millions d'euros est accordé fin juin 2004 par la filiale à la maison mère avec une première tranche de 10 millions devant être remboursée le 14 août. Le groupe Tiscali a effectué un report : ces 10 millions se sont transformés en 2 millions remboursés fin août. La seconde tranche (de 3 millions), doit être remboursée avant fin août.

Selon les rumeurs, lorsque les premières échéances n'ont pas été remboursées en août, le PDG français, Rafi Kouyoumdjian, aurait critiqué ce report et évoqué un dépôt de bilan de la filiale. Ce qui est certain, c'est que…

Rafi Kouyoumdjian a été démis de ses fonctions de PDG de Tiscali France après un conseil d'administration du groupe. Dans un communiqué de presse en date du 31 août 2004, on apprend qu'il sera remplacé par Diego Massidda, l'ex PDG de Tiscali Afrique du Sud, à partir du 1er octobre.

Hasard du calendrier, Stéphane Treppoz vient pareillement le 30 juin 2004 de quitter la présidence d'AOL France après presque six années à sa tête. Rafi Kouyoumdjian, ancien directeur général de Liberty Surf lancé par le Groupe Arnault et Kingfisher, puis président de Tiscali France depuis début 2001 suite à l'acquisition de Liberty Surf par l'italien Tiscali, est donc démis de manière subite de son poste après avoir dirigé pendant quatre ans et demi le groupe Tiscali France (ou Liberty Surf Group selon le libellé de la société cotée).

Ruud Huisman, promu Directeur général du groupe en mars dernier, succédant au fondateur Renato Soru, a nommé à la tête de la filiale française Diego Massidda. Massimo Cristofori, directeur financier du groupe Tiscali, doit assumer de manière temporaire le poste vacant de PDG de Tiscali France entre le départ précipité de Rafi Kouyoumdjian et l'arrivée de Diego Massidda prévue dans un mois.

Autre surprise : Ruud Huisman a invité Jean-Michel Soulier à reprendre des fonctions opérationnelles au sein de Tiscali France comme nouveau directeur général adjoint le 6 septembre 2004. Les deux hommes ont déjà collaboré ensemble chez World Online, l'ancien groupe européen FAI acquis fin 2000 par Tiscali. Selon un porte-parole du groupe, " il s'agit uniquement d'un changement d'homme, et non pas de stratégie. Tiscali poursuit sa stratégie "triple play" [Internet, voix et vidéo] et de dégroupage total ".

Diego Massidda se retrouve à la tête du troisième FAI français (derrière Wanadoo et Free en clientèle ADSL) et d'un actif stratégique d'un groupe en pleine restructuration. La filiale française représentait 16 % du chiffre d'affaires du groupe au premier semestre 2004, et fait partie, avec l'Italie (24 %), la Grande-Bretagne (21 %), l'Allemagne (11 %) et le Benelux (12 %) des marchés sur lesquels le groupe compte se concentrer pour pouvoir sortir de sa spirale déficitaire.


Le Conseil d'Administration de Tiscali nomme Vittorio Serafino président du groupe le 23 septembre 2004, sur proposition du président sortant Renato Soru, ce dernier ayant été élu président de la région de Sardaigne, son île natale, suite aux élections régionales des 12 et 13 juin 2004. Ruud Huisman reste directeur général du groupe et Renato Soru demeure bien sûr l'actionnaire de référence de Tiscali avec 26,43%.

Outre la nomination du nouveau président, le Conseil d'Administration de Tiscali a approuvé ce 23 septembre 2004 le rapport semestriel 2004, tandis que " Tiscali dément étudier des hypothèses d'alliances ou de partenariats évoquées dans la presse", à cause des rumeurs récurrentes de cession.

Le groupe annonce une hausse de 25% de son chiffre d'affaires au premier semestre 2004, à 538 millions d'euros. La part ADSL croît de 145% à 145,3 millions d'euros. Le fournisseur d'accès à Internet a dégagé 48,2 millions d'euros d'Ebitda, soit 47% de mieux qu'un an avant. Mais Tiscali est loin d'avoir atteint l'équilibre financier : au premier semestre 2004, le groupe affiche une perte nette de 134 millions d'euros (contre 129 millions d'euros à la même période en 2003).

A fin juin, Tiscali affiche un total de 7,9 millions de clients, dont 6,5 millions sont commutés et 1,44 million en connexion ADSL, ce nombre ayant plus que triplé par rapport au 30 juin 2003 (+16% par rapport au 31 mars 2004) avec un rythme d'acquisition moyen d'environ 17.000 nouveaux abonnés par semaine. Fin juin, Tiscali France indique avoir 350.000 clients haut débit. Son offre de téléphonie illimitée voix par IP est à peine lancée qu'elle a déjà séduit 30.000 abonnés au 30 août 2004.

 
 
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  Le dégroupage total dans la souffrance  
 

La prochaine grande étape de Tiscali France, qui va disposer d'une direction renouvelée, concerne l'ouverture de ses services sur des lignes totalement dégroupées à partir d'octobre 2004, permettant à ses abonnés de s'affranchir de l'abonnement de France Télécom. Après Free, Neuf Telecom et Alice ADSL, Tiscali est le quatrième FAI/opérateur à se lancer dans la bataille des offres totalement dégroupées. En termes de développements multiplay, Tiscali France compte inaugurer un service home cinema dans le courant de l'automne.

Tiscali poursuit la construction de son propre réseau. Courant octobre, il sera en mesure de dégrouper simultanément l'Ile de France et les villes de Lille, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Marseille, Grenoble, Lyon.

Concrètement, Tiscali présente une offre ADSL classique à 2048 kbit/s pour 30 euros. Un prix équivalent à l'offre de Free pour des débits annoncés moins importants, et équivalente à celle de Neuf Telecom en termes de prix et de débits. En effet, il faudra ajouter aux 30 euros du forfait 4 euros supplémentaires pour la location du terminal d'accès.

Possédant un réseau télécoms de 5 000 kilomètres, l'important pour Tiscali est de faire migrer ses abonnés options 3 et 5 vers des offres dégroupées. "Nous réalisons plus de 80 % de marge avec nos abonnés dégroupés", affirme son PDG. Mais l'investissement nécessaire pour dégrouper ses 400.000 abonnés haut débit coûte cher. La société veut en finir avec l'option 5 à la fin de l'année pour répartir ses abonnés sur des offres option 1 et 3.

Le 27 juillet 2004, le ministre délégué à l'Industrie Patrick Devedjian homologue la baisse générale des tarifs de revente en gros de l'offre d'accès IP/ADSL de France Télécom à destination des FAI (dite option 5), ne se conformant que partiellement à l'avis donné par l'Autorité de régulation des télécommunications (ART) le 20 juillet. Le régulateur se disait favorable à une baisse des tarifs de gros pour l'accès 2 Mbit/s mais à une stabilisation des prix pour les offres à 1 Mbit/s. En effet, l'ART craint que les investissements de dégroupage ne soient freinés par une trop forte compétitivité prix des forfaits FAI de revente d'offres France Télécom, bloquant ainsi la création d'une économie viable pour les acteurs du dégroupage, mais le gouvernement a décidé une baisse des tarifs pour les deux offres.
La baisse des tarifs de gros pour les offres ADSL fait donc passer le prix payé par les FAI à France Télécom de 20 € à 18 € pour un accès de 1 Mbit/s en réception. Le tarif de l'accès à 2 Mbit/s passe de 25 à 20 €. L'écart de prix entre les deux offres se réduit donc à 2 euros. Des baisses qui favorisent directement Wanadoo, principal client de l'option 5, puisqu'il achète de l'accès IP/ADSL à sa maison mère. Le FAI de France Télécom peut alors rapprocher ses tarifs finaux de ceux proposés par les FAI qui dégroupent.

Chez les opérateurs alternatifs, Free est le premier à réagir en annonçant, le jour même de la décision gouvernementale, qu'il abandonne son offre nationale non dégroupée de 1 Mbit/s pour la faire passer à 2 Mbit/s, sans aucune augmentation de tarif, à 29,90 € par mois. De son côté, Neuf Télécom améliore l'offre qu'il venait à peine de lancer. Pour 29,90 € par mois, l'abonné se voit proposer une offre d'accès Internet à 2 Mbit/s et son modem multi-play 9box. Désormais, tous les appels téléphoniques, nationaux ou locaux, sont inclus dans le forfait.

Par contre, Tiscali France décide fin août 2004 d'arrêter de proposer le haut débit 512 K à 20 euros dans les zones non-dégroupées, celui-ci étant non rentable.

Les concurrents de Wanadoo ont tenté de convaincre l'ART de la nécessité de réguler le marché de détail du haut débit, c'est-à-dire d'imposer au FAI de France Télécom un tarif minimum. C'est le sens des réponses apportées par l'Aforst (l'Association des opérateurs alternatifs), Free, Neuf Telecom, Tele2, Cegetel et Tiscali, qui estiment que le marché de détail de l'accès large bande doit désormais faire l'objet d'une régulation tarifaire.

Malgré les arguments exposés par les opérateurs alternatifs, l'ART conclut le 5 octobre 2004 à "l'absence de nécessité d'une régulation sectorielle des marchés de détail du haut débit." En revanche, l'ART considère France Télécom comme un "opérateur puissant" sur les marchés du dégroupage de la boucle locale et celui des offres de gros d'accès ADSL. La régulation de ces marchés est donc toujours à l'ordre du jour, notamment afin d'assurer un fonctionnement satisfaisant du marché de détail.
L'Autorité de régulation des télécommunications n'estime pas nécessaire de réguler le marché de détail de l'accès Internet. En d'autres termes, l'ART ne souhaite pas intervenir sur les tarifs ADSL grand public et laisse Wanadoo libre de fixer ses propres prix. Par contre, l'ART maintient la régulation sur le marché de gros, soulignant que ces tarifs de gros - appliqués par France Télécom à ses concurrents - subissaient une "revue annuelle" et qu'il n'est pas exclu une baisse pour la collecte l'année prochaine.

Diego Massidda, nouveau président de Tiscali France depuis le début du mois, adresse le 14 octobre 2004 une lettre ouverte au président de la République, Jacques Chirac, pour l'exhorter à améliorer les conditions de la concurrence. Dans ce document, Diego Massidda critique la décision de l'ART de ne pas vouloir réguler le marché de détail de l'accès Internet prétendument en raison d'un dynamisme du marché et écrit " Je considère, au contraire, que ce marché souffre de graves problèmes concurrentiels causés par l'affirmation d'une nouvelle fracture numérique ". [La lutte contre la fracture sociale fut l'un des principaux thèmes de campagne de Jacques Chirac pour l'élection présidentielle de 1995]. Massidda explique que le dégroupage de la ligne téléphonique locale, qui permet de s'affranchir du lien avec l'opérateur historique, est un processus long alors que France Télécom peut déployer quand il le désire la technologie ADSL dans son réseau. Il dénonce en outre les prix pratiqués par Wanadoo en assurant qu'ils sont si bas que " ses concurrents ne peuvent s'aligner sans subir des pertes insupportables ". " Il est donc impératif de baisser le prix des offres de gros de France Télécom dans les zones non dégroupées ", poursuit-il.

Dans la foulée, après Tele2, Tiscali France annonce l'abandon de la commercialisation de ses offres en zones non dégroupées, jugeant prohibitifs les tarifs de gros proposés par France Télécom (option 5) payés par les FAI alternatifs pour couvrir ces zones.
Mais contrairement à Tele2 qui abandonne totalement ce marché, Tiscali ne supprime que l'offre à 20 euros mensuels pour 512 kbit/s (son abandon était déjà effectif depuis la fin août). Le 512 K à 20 € n'est désormais disponible que pour les habitants des zones dégroupées. Les anciens abonnés auront toujours accès au service, sans augmentation de prix. Par contre l'offre 1024/2048 kbit/s est maintenue en zones non dégroupées.

Dans les zones dégroupées où ils peuvent au contraire déployer leurs propres infrastructures et s'affranchir de l'opérateur historique, Tiscali et Tele2 privilégient leurs offres ADSL "dégroupées" : 1 Mbit/s à partir de 14,85 € ou 2 Mbit/s à partir de 19,85 € par mois pour Tele2 ; 2 Mbit/s pour 30 € par mois chez Tiscali.

Le maintien à 20 € de l'offre ADSL 512 kbit/s en zones non dégroupées ne dura pas. Début décembre 2004 Tiscali France annonce une hausse de 5 € de ce forfait pour les abonnés qui en profitent encore, et ce à partir du 1er février 2005. Diego Massidda, son président, la justifie en disant que la baisse significative des prix de gros de France Télécom dans les zones non dégroupées qu'il espérait n'est pas venue et que Tiscali n'est absolument plus rentable pour ses offres en option 3 et 5.

Comme le déploiement de son propre réseau est lent de par ses contraintes techniques, et onéreux, seulement 30 % de ses abonnés ADSL options 3 et 5 pourront migrer vers des offres dégroupées d'ici la fin de l'année. C'est encore trop peu pour être rentable. Diego Massidda ajoute que " le coût du dégroupage en France est le plus élevé de tous les pays d'Europe où Tiscali est présent. France Télécom facture le dégroupage d'une ligne 78 euros. A ce prix, le dégroupage n'est rentable que dans les zones denses. "

L'analyse par l'ART du marché de l'ADSL en fin d'année semble lui donner raison. L'Autorité constate que le dégroupage au profit des concurrents de France Télécom (Wanadoo a été réintégrée au sein de France Télécom le 1er septembre 2004) couvre 50 % de la population avec seulement 808 répartiteurs équipés. Si bien qu'en zone non-dégroupée, concernant environ 50% de la population, France Télécom demeure l'unique offreur. Ce dernier dispose de 6.000 répartiteurs permettant l'ADSL et compte aller jusqu'à la totalité de ses 12.000 sites afin de couvrir 96 % de la population d'ici à la fin 2007.
L'ART augure que la France devrait compter plus de 6 millions d'abonnés à l'internet à haut débit à la fin de cette année contre 3,6 millions à la fin 2003, une explosion du marché permise par la division par deux des prix en deux ans et le dégroupage de la boucle locale.

L'ART prévoit aussi pour la fin de l'année 2004 l'arrivée du RE-ADSL - qui permet de doubler la portée des lignes ADSL, aujourd'hui de deux à trois kilomètres pour un débit donné, actuellement compris entre 1 Mbit/s et 6 Mbit/s.

Courant 2005, elle attend l'ADSL 2+, qui offrira jusqu'à 12 Mbit/s, et le VDSL, qui permet 26 Mbit/s sur une distance inférieure à 2 km.


Le 13 décembre 2004, Tiscali France annonce le lancement de l'ADSL 2+

Après Free le 20 octobre et France Télécom le 1er décembre, Tiscali lance ses forfaits ADSL 2+ en France. L'ADSL 2+ permet des débits maximums théoriques de 25 Mb/s. En réalité, le débit pratique ne dépasse pas les 18 Mb/s et il varie en fonction de la distance entre sa ligne téléphonique et le répartiteur.

Pour se démarquer de ses concurrents, Tiscali joue d'abord la carte de la couverture. Contrairement à France Télécom qui a lancé ses forfaits seulement à Paris (un lancement plus massif aura lieu en 2005), Tiscali indique que 176 communes sont couvertes dont 10 villes de plus de 100.000 habitants (Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Paris, Strasbourg et Toulouse), ainsi que les villes situées dans les départements 92, 93 et 94.

Le groupe lance également une politique commerciale agressive avec des offres proposées aux nouveaux clients et anciens abonnés. L'accès à 16 Mbit/s en réception (et 512 kbit/s en émission) avec téléphone gratuit et illimité vers les postes fixes en local et national est proposée à 30 € par mois. Le même prix que Free, mais bien moins cher que Wanadoo (44,90 €/ mois). La location du nouveau modem Triway Wi-Fi à 4 € par mois est néanmoins obligatoire.

Les habitants des zones non éligibles à l'ADSL 2+ mais couvertes par le réseau classique de Tiscali auront accès à l'ADSL Max débridé à 6 Mbit/s (256 kb/s en émission) pour 20 € par mois (+location du modem Sagem obligatoire: 2 € par mois).

Hors des zones dégroupées, Tiscali propose le maintien d'une offre avec un débit de 1 Mbit/s pour 30 € par mois, (téléphone gratuit et illimité). Cette offre est soumise à l'éligibilité de la ligne à la technologie ADSL et nécessite la location du terminal Triway à 4 € par mois.

 
 
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  Le groupe Tiscali à la recherche de liquidités  
 

En un mois, du 16 août au 16 septembre 2004, Tiscali S.p.A. a déjà vendu 5 filiales pour un total de 76 millions d'euros, loin des 250 millions d'euros nécessaires au remboursement de l'emprunt obligataire à échéance juillet 2005. Or, si Tiscali veut se recentrer, comme il l'a annoncé le 5 août 2004, sur ses marchés les plus porteurs : l'Italie, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Benelux, il ne lui reste comme actifs non stratégiques à céder que les filiales du Danemark, d'Espagne et de Tchéquie.

Le prêt de 30 millions d'euros accordé fin juin 2004 par Tiscali France/Liberty Surf Group à sa maison mère donne lieu à un conflit ouvert. Après un premier report et une diminution du paiement (à 2 millions) prévu en août, la seconde tranche (de 3 millions), qui devait être remboursée avant fin août, ne l'a été que le 30 septembre. La direction de la filiale française a indiqué, lors d'un comité d'entreprise, qu'elle voulait rééchelonner une fois de plus le remboursement. Les salariés de Tiscali France envisagent, si le prêt n'est pas remboursé prochainement, d'attaquer au pénal la direction française d'une " action en comblement de passif ". Une demande d'information dans le cadre de la procédure d'alerte a déjà été déclenchée cet été. En réponse, Tiscali S.p.A. assure que l'intégralité du remboursement du prêt interviendra au cours du 1er trimestre 2005. Il le sera effectivement le 14 février 2005.

Le 12 octobre 2004, Ruud Huisman, patron du groupe Tiscali, annonce la vente de son réseau télécoms paneuropéen représentant 12.000 kilomètres de fibre optique. Cette session pourrait rapporter 15 millions d'euros.

Le 19 octobre 2004, Tiscali cède son réseau de téléphonie mobile en Afrique du Sud à Vodacom Service Provider Company Ltd pour un montant total de 5,3 millions d'euros.

Le 29 novembre 2004, Tiscali cède sa filiale luxembourgeoise, Tiscali SA, concluant un accord avec Alternet SA.
Le même jour, Tiscali annonce la cession de sa filiale belge à l'opérateur télécoms Scarlet pour 19 millions d'euros. La transaction est uniquement soumise à l'approbation de l'Autorité de Concurrence Belge qui donnera sa validation sous 60 jours. Au 30 septembre 2004, Tiscali Belgique N.V. comptait plus de 60.000 abonnés ADSL. Scarlet est pour sa part actif aux Pays-Bas depuis 1992 - et depuis 1997 en Belgique, où il a repris récemment le réseau de KPN Belgique, et compte dans le Benelux quelque 1,5 million de clients particuliers et d'entreprises.

"La cession de Tiscali Belgique représente un nouveau pas dans le plan stratégique annoncé par le groupe Tiscali qui prévoit de focaliser ses ressources financières et opérationnelles dans 5 pays clés. Avec cette nouvelle cession, le plan de cession a aujourd'hui rapporté plus de 100 millions d'euros ", indique Tiscali. Cependant, il reste 150 millions d'euros à trouver (sur 250) dans les mois à venir. De quoi alimenter les rumeurs autour du rachat de la filiale française.

Des rumeurs de cession de l'ex-Liberty Surf qui enflent lorsqu'on apprend que le président de Tiscali, Vittorio Serafino et le responsable des fusions-acquisitions, Luca Scano, sont venus à Paris fin novembre et ont rencontré discrètement des dirigeants de Cegetel, Neuf Telecom et Iliad pour discuter d'une cession de la filiale française.
Deutsche Telekom, Tele2 et Telecom Italia figurent parmi les autres acquéreurs potentiels, mais l'opérateur allemand est accaparé jusqu'en mai par la fusion avec sa filiale T-Online.

Si Tiscali continue d'affirmer début décembre que sa " filiale française reste un actif stratégique ", cet argument convainc peu. En effet, le Benelux était considéré lui aussi comme un "actif stratégique", jusqu'à ce que la filiale belge soit vendue la semaine dernière.

Si la filiale française est détenue à 94,9 % par Tiscali, le solde est coté sur le nouveau marché parisien, ce qui rend complexe une cession. A l'annonce des discussions, le cours de la filiale a bondi de 16 %, lui donnant une capitalisation boursière de 235 millions d'euros.

Le 29 décembre 2004, Tiscali, faisant usage de l'autorisation donnée le 22 juin par les actionnaires d'augmenter le capital jusqu'à 10 %, annonce avoir lancé une augmentation de capital souscrite par la Société Générale. La banque française s'est engagée à souscrire avant le 31 décembre des actions nouvelles émises à 2,721 euros pour un montant représentant approximativement 5 % du capital. Ce qui permettra à Tiscali de lever 50 millions d'euros.

Le conseil d'administration semblait avoir renoncé à cette augmentation de capital, compte tenu de la chute du cours de l'action Tiscali. L'investissement de la Société Générale intervient alors que le cours est proche de ses plus bas historiques, et que des actionnaires historiques sortent : Groupe Arnault (ex actionnaire de Liberty Surf) a vendu cet été la totalité de ses 3,3%, et la Fondation Sandoz (ex actionnaire de World Online) est passée le 17 décembre de 16,1% à 9,2%.

La nouvelle de l'augmentation de capital alimente la crainte que la direction ne sera pas en mesure d'honorer en juillet le paiement de ses obligations. Elle a donc été accueillie par une chute du cours de 3,46%, à 2,74 euros.

Après les 50 millions versés par la Société Générale, il reste encore à en trouver 100. Ce qui semble hors de portée avec les filiales officiellement à vendre : Espagne, Danemark et République tchèque, en tant qu'actifs non stratégiques. Ruud Huisman, directeur général, nie chercher à vendre sa filiale française, affirmant que la France restait un marché stratégique.

Le 31 janvier 2005, Tiscali poursuit la cession de ses actifs non stratégiques avec celle de sa filiale danoise pour 20,7 millions d'euros à Tele2. Au 31 décembre, Tiscali Danemark A/S représentait un portefeuille de 26.000 clients ADSL. Avec le Danemark, les cessions de filiales de Tiscali atteignent un montant de 120 millions d'euros.

Le 1er février 2005, Tiscali annonce avoir quatre prétendants pour l'acquisition de ses actifs espagnols et pense conclure la vente de sa filiale (y compris son réseau de fibre) avant le printemps.

 
 
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  Le groupe Tiscali réduit ses pertes en 2004  
 

Le 15 février 2005, l'opérateur présente ses résultats pour 2004: il affiche un chiffre d'affaires de 1,075 milliard d'euros, en hausse de 20% par rapport à 2003 (+23% à périmètre constant). Le résultat avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) est ressorti à 108,8 millions d'euros (10% du chiffre d'affaires), en augmentation de 46% par rapport à l'exercice 2003 (+38% à périmètre constant), mais son résultat net demeure toujours négatif, avec une perte de 161,4 millions d'euros, contre 245 millions un an auparavant.

Tiscali, qui a une couverture géographique réduite de moitié, affiche fin 2004 un total 1,65 million d'abonnés haut débit sur ses sept pays d'implantation (Pays-Bas, Espagne, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, la France et la République tchèque). A ces annonces, Tiscali progresse en Bourse de 3,07% à 2,69 euros. Le titre avait touché un plus bas historique de 2,12 euros en août dernier.

Tiscali a récemment multiplié les opérations pour faire face au remboursement d'une première tranche d'obligations pour 250 millions d'euros en juillet prochain. Après avoir cédé plusieurs de ses filiales et levé 50 millions d'euros auprès de la Société Générale, Tiscali indique qu'il est ainsi parvenu à dégager 170 millions d'euros. Mais au-delà de l'échéance de juillet prochain, Tiscali devra également faire face au remboursement d'obligations pour 209 millions d'euros en septembre 2006.

Comme Tiscali n'a jamais dégagé de bénéfice et doit rembourser 459 millions d'euros de dettes dans les 18 mois, le groupe sarde n'a clairement pas les ressources suffisantes pour simultanément rembourser la dette et soutenir la croissance dans le haut débit.

 
 
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  Telecom Italia reprend Tiscali France  
 

Après avoir longtemps nié, Tiscali SpA admet le 3 mars 2005 son intention de se séparer de sa filiale française Liberty Surf Group afin de pouvoir honorer le remboursement de l'emprunt obligataire dont l'échéance est au mois de juillet. "Nous avons reçu beaucoup d'offres ", reconnait Massimo Cristofori, le directeur financier du groupe, et " nous sommes en train de les évaluer ". On apprendra après coup qu'une dizaine de candidats ont participé au processus de cession, et que quatre ont déposé des offres fermes.

Après un mois d'incertitude et de pronostics sur le nom du repreneur, on apprend que le 5 avril 2005, Tiscali SpA et Telecom Italia SpA ont conclu un accord aux termes duquel Telecom Italia rachète la participation de Tiscali dans Liberty Surf SA (de 89.322.244 actions représentant 94,89 % du capital). " Le prix accepté est approximativement de 266 millions d'euros, valorisant 100% de Liberty Surf à 280 millions d'euros ", précisent les deux groupes dans un communiqué.

Dès la clôture le 31 mai 2005 de l'opération de rachat du bloc de contrôle à 2,78 euros par action, et comme la loi l'exige, Telecom Italia dépose un projet d'offre publique d'achat portant sur la totalité des actions Liberty Surf qu'elle ne détient pas au même prix.

Cette garantie de cours visant les actions Liberty Surf ayant reçu le visa de l'Autorité des marchés financiers (AMF) le 13 juillet, la garantie de cours à 2,78 euros est ouverte du 21 juillet au 8 août 2005.

A la clôture de la garantie de cours, Telecom Italia S.p.A détient 97,99% du capital (soit plus que les 95% requis pour un retrait de la cote) et dépose auprès de l'AMF un projet d'offre publique de retrait (OPR) suivie d'un retrait obligatoire, au même prix.

Après l'autorisation de l'AMF, l'offre publique de retrait au prix unitaire de 2,78 euros est ouverte du 12 au 23 septembre 2005. Le retrait obligatoire interviendra le 26 septembre 2005.


Incidemment, à l'issue de cette opération, Telecom Italia acquerra indirectement les 88,63% du capital de la société française Intercall détenus par Liberty Surf. Intercall est cotée au compartiment spécial du marché "Eurolist d'Euronext Paris".


Le montant déboursé par Telecom Italia pour acquérir les 94,89 % du capital de Tiscali France couvre en intégralité les 250 millions d'euros d'obligations que Tiscali doit rembourser en juillet 2005.

Quant au montant total de l'acquisition, compte tenu d'une trésorerie nette de 28 millions d'euros chez Liberty Surf, il se monte à 252 millions d'euros pour Telecom Italia. Une somme qui peut paraître élevée au regard du chiffre d'affaires 2004 de la filiale de Tiscali (224,3 millions d'euros), et surtout de sa perte nette d'une dizaine de millions d'euros. Mais Telecom Italia, en tant qu'opérateur historique, a une surface financière importante et les moyens de ses ambitions. En effet, Telecom Italia, l'opérateur historique italien, est le 6ème mondial et le 3ème européen. Avec 93.000 collaborateurs dans le monde, il est présent dans les domaines de la téléphonie fixe et mobile, d'Internet, des technologies de l'information, de la recherche et du développement.

Après avoir vendu en 2002 dans un mouvement de recentrage sa filiale française 9Telecom à LDCom (groupe Louis-Dreyfus Communications), Telecom Italia est revenu dans l'Hexagone en octobre 2003 avec le lancement de l'offre d'accès Internet " Alice ".

Aujourd'hui, avec le rachat de Tiscali France/Liberty Surf, Telecom Italia affiche clairement son ambition de devenir un acteur majeur du marché de l'Internet haut débit en Europe, avec pour priorité notamment la France. Certes, l'ex-Tiscali France n'occupe que le cinquième rang sur le marché hexagonal, avec 344.000 abonnés ADSL, plus 700.000 clients environ en bas débit potentiellement intéressés par la migration vers le haut débit ; soit plus d'un million de clients qui viennent grossir les rangs des abonnés de Telecom Italia (250.000 dont 40.000 clients de l'offre Alice ADSL en France). En France, pourtant, cette opération ne devrait pas avoir d'influence majeure sur le marché hyper concurrentiel du haut débit. Telecom Italia, avec la marque Alice, ne fait pas partie du top 10 des FAI et Tiscali France est loin derrière Wanadoo, Free, AOL, Neuf Telecom. Le rachat de Tiscali France, par ailleurs propriétaire de son infrastructure réseau en fibre optique compatible ADSL2+, permet quand même à Telecom Italia de devenir le numéro 3 du marché de l'ADSL et le quatrième FAI en France.


Pour Tiscali, la vente des actions Liberty Surf va lui permettre de redresser sa situation financière. Le groupe doit rembourser un emprunt obligataire de 250 millions d'euros, dont l'échéance est prévue pour juillet. Dans cette optique, Tiscali s'est déjà dessaisi de ses filiales en Afrique du Sud, en Autriche, en Suisse, en Norvège, en Suède, au Danemark et en Belgique ; ce qui n'a pas suffi, loin s'en faut. Les 266 millions tirés de la vente de sa filiale française vont s'ajouter aux 170 millions d'euros levés ces derniers mois, dont 120 millions d'euros issus de cessions d'actifs et 50 millions d'euros par l'augmentation de capital souscrite par la Société Générale. Après son désengagement du marché clé qu'est la France, Tiscali pourra se concentrer sur son marché domestique mais aussi sur le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas.


Le 17 août 2005, alors qu'il est monté à 97,99% du capital de Tiscali France et qu'il va lancer une OPR sur le solde, Telecom Italia annonce qu'il supprime la marque Tiscali au profit d'Alice (pfali01), sa marque également déployée en Italie et en Allemagne. Son adoption en France lui confère donc une certaine cohérence européenne. Autre décision : la nouvelle entité sera dirigée par Diego Massidda, qui dirigeait Tiscali France.

Le 14 novembre 2005, on apprend que Tiscali quittera la cote de la Bourse de Paris à l'issue de la séance du 23 décembre. Une opération motivée par les faibles volumes de transactions à Paris - moins de 0,2% du volume constaté à la Bourse de Milan. Les actionnaires français qui le souhaitent pourront conserver leurs titres Tiscali, qui seront désormais cotés uniquement à la Bourse italienne.

 
 
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  Epilogue  
  Le mariage à l'italienne entre Telecom Italia et Tiscali France ne fonctionnera pas, Alice n'ayant jamais été rentable. Iliad, maison mère de Free, finalise le 26 août 2008 le rachat conclu en juin de la filiale française de Telecom Italia (Alice ADSL entre autres). L'absorption effective aura lieu en décembre 2008. Les 850.000 abonnés d'Alice viendront ainsi grossir le portefeuille de Free qui pourrait ainsi reprendre la deuxième place des fournisseurs d'accès à Internet, loin derrière Orange, mais devant Neuf Cegetel, son principal concurrent.  
 
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