Retour à l'histoire de quelques FAI
----------------------Histoire de M6net
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Le paysage audiovisuel français en l'an 2000 |
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Le paysage audiovisuel français en l'an 2000 |
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En janvier 1933, la Compagnie Luxembourgeoise de Radiodiffusion, créée
le 23 mai 1931, lance Radio Luxembourg sur les ondes. En 1966, l'antenne francophone de Radio Luxembourg change de nom pour devenir RTL Après la fin de l'ORTF, le 6 janvier 1975 voit le lancement officiel de TF1, Antenne 2 et FR3. Le 4 novembre 1984, Canal+, la 4e chaîne nationale hertzienne de télévision française mais payante, démarre ses émissions ; c'est la première chaîne privée française. Le 20 février 1986, la 5e chaîne de télévision hertzienne française, intitulée La Cinq, est lancée. Première chaîne généraliste privée et commerciale française diffusée en clair, sans abonnement. En 1986, la Lyonnaise des eaux qui cherche à lancer une nouvelle chaîne de télévision met sur pied le projet Métropole Télévision, avec le groupe MK2 et plusieurs éditeurs de presse. La Lyonnaise s'associe en janvier 1987 à la CLT, groupe audiovisuel pouvant lui apporter son expérience. Le 23 février 1987, la Commission nationale de la communication et des
libertés (CNCL) - qui sera remplacée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel
(CSA) en 1989 - retient le projet Métropole Télévision pour le sixième
réseau. La chaîne est rebaptisée M6, pour Métropole 6. Obligation constitutive
de son autorisation d'émettre, la chaîne étant musicale, elle doit consacrer
30 % de son temps d'antenne à la musique. Dans ce qui suit, il sera utilisé l'appellation Groupe M6 en lieu et place de Métropole Télévision ; ou l'abréviation M6 quand elle ne pourra être confondue avec la chaîne de télévision. La chaîne M6 est officiellement lancée le 1er mars 1987 à 11h15. Elle cultivera une cible beaucoup plus jeune et jouera systématiquement la contre-programmation face aux grandes chaînes hertziennes généralistes TF1 et Antenne 2, ce qui s'avèrera payant en termes d'audiences et lui donnera dans les années 1990 le surnom de " la petite chaîne qui monte ". Le 16 avril 1987 la première chaîne nationale historique TF1 est privatisée. L'État la vend au groupe Bouygues pour 3 milliards de francs français (plus de 457 millions d'euros). Le 27 février 1986, La Sept, pour " Société d'Édition de Programmes de Télévision ", est créée. Le 14 mars 1989, La Sept devient la " Société européenne de programmes de télévision " et change de statut pour devenir diffuseur en plus de producteur de programmes. En avril, elle reçoit l'autorisation du CSA d'émettre sur un canal du satellite TDF1, ce qui lui donnera une audience fort limitée. Le 30 avril 1991, Arte, pour Association relative à la télévision européenne, est créée sous la forme d'un groupement européen d'intérêt économique composé de deux structures paritaires : La Sept en France et Arte Deutschland TV en Allemagne (créé le 13 mars 1991 à parité par ARD et ZDF). Le 12 avril 1992 à minuit voit l'arrêt définitif des programmes de La Cinq à la suite de sa faillite survenue le 2 janvier 1992. Le 30 mai 1992, la diffusion de la chaîne franco-allemande Arte débute. La chaîne est diffusée en simultané dans les deux pays sur les satellites TDF 1/2 et DFS1-Kopernikus et sur le câble. Elle est visible par 900.000 Français et 10 millions d'Allemands. Le 28 septembre 1992, la chaîne étend sa visibilité en France en récupérant le cinquième réseau hertzien terrestre français. Mais à partir du 13 décembre 1994, La Sept (devenue La Sept-Arte le 27 septembre 1993) doit partager ce canal avec la nouvelle chaîne La Cinquième, la chaîne " du savoir, de la formation et de l'emploi " inaugurée ce jour-là. La Cinquième est diffusée de 6 h 45 à 19 h et Arte de 19 h à 3 h dans le cadre d'un groupement d'intérêt économique. En 1992, le Groupe M6 se constitue autour de la chaîne M6 suite à la création de M6 Interactions qui regroupe la commercialisation des marques de l'antenne sous forme de produits dérivés (M6 Licences, M6 Éditions, M6 Music Label, etc.). Le 7 septembre 1992 voit la création de France Télévision : Antenne 2 devient France 2, et FR3 devient France 3. Le 16 décembre 1996, TPS (Télévision par satellite), le bouquet
numérique payant de télévision par satellite est lancé en France. Il vient
concurrencer le bouquet Canalsatellite lancé le 14 novembre 1992.
Le 1er août 2000, La Sept-Arte prend le nom d'Arte France. La loi du 1er août 2000 crée la holding France Télévisions (avec un " s ") rassemblant les chaînes France 2, France 3 et La Cinquième (qui sera finalement renommée France 5 le 7 janvier 2002). |
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| Les propriétaires de M6 | ||
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Alors que TF1 et Canal Plus sont déjà cotées, Métropole Télévision fait son entrée sur le Second Marché de la Bourse de Paris le 28 septembre 1994 en proposant 10 % de son capital au public, à raison de 260 francs l'action, établissant ainsi sa capitalisation boursière à 3,4 milliards de francs. Le tour de table de M6 se trouve légèrement modifié après l'entrée en Bourse : la Lyonnaise des Eaux et la Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion (CLT) augmentent leurs participations à hauteur de 36,64 % et 35,23 % respectivement. Pour permettre l'admission de 10 % de M6 sur le marché, ont baissé leurs parts tous les autres actionnaires : des sociétés financières (Paribas, Union des assurances de Paris, Groupe Bruxelles Lambert, Crédit Agricole) et des éditeurs de presse (Groupe Amaury, Sud Ouest, Ouest-France). M. Albert Frère (1926-2018), dans le secteur des médias, acquiert en 1982 35 % du capital du Groupe Bruxelles Lambert (GBL) puis va progressivement en prendre le contrôle avec Audiofina, contrôlant la Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion (CLT). Le 8 juillet 1996, Audiofina SA, la société mère de la CLT, signe un accord avec le géant allemand de l'édition Bertelsmann AG pour mettre en commun leurs activités audiovisuelles. La CLT-UFA, née officiellement le 13 janvier 1997 de la fusion
entre la Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion (CLT) et Universum
Films AG (UFA), filiale audiovisuelle du groupe Bertelsmann, regroupe
leurs activités de production et de diffusion télévisées en vue de créer
le plus grand groupe audiovisuel d'Europe. CLT-UFA est alors détenue à
50 % par Audiofina et à 50 % par Bertelsmann. Le 11 avril 1997, les conseils d'administration de la Compagnie de Suez
(présidé par Gérard Mestrallet) et de la Lyonnaise des eaux (présidé par
Jérôme Monod) approuvent les modalités de la fusion entre les deux groupes.
Le 19 juin 1997, les actionnaires de Lyonnaise des Eaux
approuvent la fusion, une semaine après le vote favorable des actionnaires
de Suez. L'opération consiste en une fusion-absorption avec échange d'actions
de Suez par la Lyonnaise des Eaux. Pour des raisons juridiques, c'est
donc la Lyonnaise qui absorbera Suez, qui est pourtant son principal actionnaire
avec 18,2%, mais le nouveau groupe s'appellera Suez-Lyonnaise des Eaux.
Le 26 avril 1999, s'inspirant du rachat du PSG (Paris Saint-Germain Football Club) par Canal+ en 1991, la chaîne de télévision M6 acquiert le Football-Club des Girondins de Bordeaux. L'offre retenue a été déposée par une société contrôlée à 66 % par M6 et 34 % par UFA Sports, filiale spécialisée dans les droits sportifs de CLT-UFA ; M6 étant elle-même alors détenue à 39,9 % par la CLT-UFA. Le 30 janvier 2002 M6 portera sa participation dans les Girondins de Bordeaux à 99 %. Le 25 juin 2000, il est annoncé que le groupe Pearson va fusionner ses activités audiovisuelles avec celles de CLT-UFA (contrôlé à parité par Bertelsmann et le Groupe Bruxelles Lambert) pour donner naissance à un géant de l'audiovisuel en Europe, RTL Group. Le groupe britannique de médias Pearson est le numéro un mondial de l'édition scolaire. Il détient aussi le groupe Penguin Books et le groupe de presse Financial Times (qui édite notamment les quotidiens Financial Times au Royaume-Uni et Les Echos en France). Pearson TV apporte dans cette alliance plus de 10.000 heures de séries, dessins animés et feuilletons ainsi que quelque 160 programmes de télévision développés dans le monde et aussi connus que "Alerte à Malibu" ou encore "Questions pour un champion". Le 5 juillet 2000, CLT-UFA, Audiofina et la société de production britannique Pearson TV fusionnent et adoptent le nom de RTL Group. RTL Group est présent, grâce à des participations, dans 23 télévisions et 17 radios dans neuf pays européens et une douzaine de pays hors-Union européenne, comme l'Australie, l'Afrique du Sud ou les Etats-Unis. La première cotation de RTL Group a lieu le 26 juillet 2000 à la Bourse de Londres. À cet effet, on utilise la structure d'entreprise existante d'Audiofina, déjà cotée en bourse, afin de réduire les coûts administratifs. Le cours d'émission de l'action de RTL Group se base sur les cours de clôture d'Audiofina à Luxembourg et à Bruxelles. L'action de RTL Group remplace la cotation d'Audiofina. À ce moment, les actionnaires de RTL Group, le premier groupe audiovisuel d'Europe, sont Bertelsmann à 37%, Groupe Bruxelles Lambert (GBL) à 30% et Pearson à 22%, le reste étant réparti dans le public. En juillet 2001, le banquier belge Albert Frère échange les 30% que GBL détient contre 25,1% du capital de Bertelsmann. Celui-ci rachète ensuite les actions de Pearson en décembre 2001 pour 1,5 milliard d'euros et contrôle donc RTL Group. Le groupe allemand détient, à l'issue de cette transaction, 89 % de RTL Group. |
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| M6 lance son offre d'accès gratuit | ||
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En 2000, M6 poursuit sa stratégie de diversification du groupe avec 4 axes de développement : 1/ La télévision hertzienne en clair dite " gratuite " constitue le métier de base du groupe M6. Autour de l'antenne gravitent des filiales : la régie publicitaire M6 Publicité, des sociétés de production M6 Films, Métropole Production et C. Productions et des sociétés de commercialisation de droits. 2/ L'exploitation de la marque M6 avec la filiale M6 Interactions, présente dans les domaines du disque, de la vidéo, des produits dérivés, des publications et du téléachat. M6 Interactions détient deux filiales, M6 Editions chargée de développer de nouveaux titres de presse et M6 Evénement pour l'organisation de manifestations diverses. 3/ La télévision payante avec les activités d'édition de chaînes thématiques (Série Club, Téva, M6 Music, Fun TV, Club Téléachat), 25% de TPS le bouquet satellitaire, 50% de TF6 la chaîne lancée en association avec TF1 le 18 décembre 2000. 4/ Internet est le dernier axe de développement du groupe. Le 5 juin 2000, M6 Web, la filiale interactive de M6, lance M6net, une offre d'accès Internet gratuit, hors coût des communications téléphoniques locales, avec le slogan " M6net, Fournisseur d'accès gratuit à tout ce qu'on aime " (kit). Les internautes disposent d'un nombre d'adresses e-mail illimité. Ils peuvent soit télécharger l'offre, soit recevoir un kit de connexion sous forme de CD-Rom (kit). L'offre d'accès Internet va s'appuyer en parallèle sur le portail consacré
aux loisirs M6net.fr, dont le contenu va s'enrichir au fur et à mesure
que les huit portails verticaux autour des domaines de la musique, des
vidéos, de l'automobile, de l'économie, des actualités, du cinéma, des
sports et des jeux, seront montés (kit). Début
juin, le portail sur la musique, m6music.fr, a été inauguré (kit)
; le 23 novembre 2000 M6game.fr, le site de tous les jeux (kit).
Dans la partie "galerie marchande", on retrouve pour l'instant six e-commerçants : Chateau Online (vin en ligne), CDandCo (CD), Ticketnet (billetterie), Yzea (lingerie féminine haut de gamme), iBazar (enchères) et Kelkoo ("guide d'achat" en ligne). M6 Web a d'ailleurs acquis en mars 33% du capital de Ticketnet, le premier opérateur européen en matière la billetterie de spectacles en ligne. La commercialisation des espaces publicitaires sera assurée par la régie M6 Publicité, la régie intégrée du groupe audiovisuel. Le président du directoire de M6, Nicolas de Tavernost, a indiqué que M6 a l'ambition de " devenir un des leaders de l'Internet grand public d'ici trois ans " avec pour objectif de séduire " quelques centaines de milliers d'abonnés ". Il indique de plus que la chaîne allait investir en l'an 2000 " de 100 à 120 millions de francs (15,2 à 18,3 millions d'euros) pour l'ensemble de l'activité Internet " et prévoit d'arrivée à la rentabilité dans ce secteur d'ici " 3 ou 4 ans ". L'offre M6net a été élaborée sur le plan technique par Internet Télécom, une société prestataire de service fournisseur d'accès gratuit à Internet sous marque blanche (pour des entreprises tierces). Internet Télécom avait ainsi déjà créé vnunet.fr (pour les éditions VNU), Fnac.net (pour la Fnac), Mageos (pour le groupe Pinault-Printemps-Redoute) et Voonoo (pour la Société Générale) notamment. Internet Telecom négocie les minutes de communications avec les opérateurs de télécommunications, crée le serveur d'accès et gère la hotline. Grâce à lui, la fourniture d'accès gratuit à Internet n'est plus restreinte à des sociétés dont c'est le métier de base, mais est possible pour toutes celles désireuses de se lancer dans l'accès internet, sans qu'elles aient à s'occuper elles-mêmes de la prestation télécoms, qui est donc sous-traitée à Internet Telecom. L'accord passé avec M6 prévoit également un accès WAP pour les téléphones mobiles compatibles. Signe de leurs bonnes relations, M6 Web avait acquis en avril 5% du capital d'Internet Télécom, devenu son prestataire de service. |
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| La bataille de l'Internet totalement gratuit (accès + communications) | ||
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Après l'accès gratuit à Internet ayant fait son apparition en France en avril 1999 qui est une offre d'accès Internet gratuit, hors coût des communications téléphoniques locales qui restent à la charge de l'internaute, l'année 2000 voit arriver des offres dans lesquelles non seulement la connexion au réseau est gratuite mais également les communications, soit de façon illimitée ou quasi-illimitée moyennant le paiement d'une somme forfaitaire, soit totalement gratuites quelques heures par mois. Le 21 février 2000, World-Net est le premier à tester la formule
de l'accès gratuit quasi-illimité à l'Internet. Il propose une formule
à 299 francs par mois aux 1.000 premiers inscrits. Les internautes peuvent
se connecter sans compter de 22h à 7h. Le 1er mars 2000, World Online lance plusieurs forfaits, communications
téléphoniques comprises, dont un permettant à l'internaute, pour 190 francs
par mois, de rester branché toutes les nuits de 19 heures à 8 heures du
matin en semaine, et 24h/24 le week-end, les minutes hors forfait étant
facturées 19 centimes. Le 19 avril 2000, Freesurf lance à son tour un forfait de connexion à Internet " tout compris " incluant les coûts de communication téléphoniques s'appliquant seulement aux heures creuses, tous les jours de 19 heures à 8 heures en semaine, et le week-end du vendredi 19 heures au lundi 8 heures. Le premier mois est offert ; ensuite, il en coûtera 100 francs par mois à l'internaute. Débordé, Freesurf suspendra début octobre 2000 la commercialisation de son forfait " Web, Mail, News, Soirs et Week-ends " et y mettra un terme définitif début mai 2001. Le 4 mai 2000, Freesbee lance freesbee Découverte, offre de 3 heures d'accès Internet, communications comprises, pour 1 franc par mois (kit). La minute supplémentaire est facturée au tarif des communications téléphoniques de l'opérateur local (28 centimes). Cette offre à prix "cadeau" de 1 franc (soit 0,152 €) pour 3 heures est limitée aux 100.000 premiers inscrits. Le 17 mai 2000, Liberty Surf est le premier à lancer en France un forfait Internet totalement gratuit, communications comprises. Un nouveau forfait baptisé Révolution. En effet, ce forfait propose 4 heures de communication gratuite par mois utilisable à n'importe quel moment de la journée, pendant douze mois (kit). Cette offre 4H 0F est valable jusqu'au 31 août 2000. Au-delà des quatre heures, le coût de la minute supplémentaire est de 19 centimes. Des limitations en période et en temps qui devraient permettre d'éviter les dérapages liés au succès que peut rencontrer une telle offre. L'offre " Révolution " sera reconduite mais une dernière fois jusqu'au 31 janvier 2001 (kit). Le 22 mai 2000, OneTel lance une offre de connexion à l'Internet baptisée " Le paradis des surfeurs " qui promet un accès illimité au Net, communications téléphoniques incluses, pour seulement 149 F (22,71 €) par mois. C'est le premier forfait Internet illimité " 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 " en France. Submergé, OneTel suspend le 24 juillet la commercialisation de son forfait illimité, qu'il supprimera complètement en novembre 2000. Le 23 mai 2000, Oreka annonce une offre de 18 heures de connexion
Internet par mois totalement gratuites, sans coût de communication et
sans abonnement, amplifiant ainsi la guerre des tarifs menée par Liberty
Surf ou Freesbee. Oreka l'appelle "L'accès internet gratuit de chez gratuit".
Au-delà de ces 18 heures, seuls les coûts de communications facturées
au tarif local sont à la charge de l'internaute (kit).
Le 21 août 2000, Infonie annonce s'être allié à Carrefour pour proposer 120 heures 100% gratuites pendant 1 an (à raison de 10 heures par mois, pendant 12 mois)(kit) pour toute souscription à un abonnement - payant - TOP d'Infonie. Au-delà des 10 heures, la minute de connexion est à 0,25 franc. L'offre est valable du 15 août au 31 décembre 2000. C'est ensuite AOL qui devient la star du bas débit illimité en lançant une offre à 99 F/mois (environ 15 euros) à partir du 21 août 2000. Il faut s'abonner sur une période de 24 mois pour bénéficier de cette offre à 99 F (kit) ; sans engagement de durée, le prix du forfait est de 199 F par mois (kit). L'offre exceptionnelle est valable jusqu'au 31/12/2000. |
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| M6net se lance dans la bataille avec 6 heures de communications gratuites | ||
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Le 16 août 2000 M6net complète son offre d'accès gratuit à Internet lancée le 5 juin dernier, en proposant 6 heures par mois gratuites accès + communications téléphoniques, sans engagement, sans carte bancaire (kit). L'offre est limitée aux 100.000 premiers inscrits jusqu'au 31/12/2000. Au-delà des 6 heures, les communications seront facturées au tarif normal de France Télécom, suivant l'heure de leur connexion, " sans surtaxe ni facturation supplémentaire ". M6 se lance ainsi sur le terrain du "totalement gratuit", déjà occupé par Liberty Surf (4 heures gratuites) et Oreka (18 heures) ; et, dans une moindre mesure Freesbee (3 heures pour 1 franc). Pour assurer la promotion de cette nouvelle offre, M6net lance un trimestriel en kiosque, M6net P@ck dont le premier numéro (au prix de 9 francs) " spécial messages vocaux " inclut un kit de connexion Internet M6net, un livret d'assistance et " un micro pour envoyer vos messages dans le monde entier " dénommé "voizmail" (permettant d'utiliser le service de mails vocaux de la chaîne). L'opération est un succès, Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, se félicite que son service M6net de fourniture d'accès compte, trois mois après son lancement, " quelque 120.000 inscrits ". |
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| Le portail m6net.fr devient tentaculaire | ||
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Toutefois, l'activité de fournisseur d'accès à Internet devrait rester secondaire. Non rentable, elle est uniquement destinée à fidéliser des internautes et à générer du trafic sur le portail de la chaîne, consacré aux loisirs. "Notre cœur de métier est et restera l'édition de contenus ", déclare Philippe Carillon, directeur général de M6 Web, filiale à 100 % du groupe M6. M6 renforce donc son portail Internet et mise sur le développement des contenus. A cette fin, M6 Web, qui dispose d'un budget d'investissement de plus de 100 millions de francs cette année, multiplie les initiatives. Elle a ainsi inauguré le 5 septembre 2000 un nouveau portail musical de M6music.fr qui donne accès aux sites des chaînes musicales du groupe (M6 Music et Fun TV (kit) lancées le 5 mars 1998), mais qui est doté d'une programmation propre. M6net, relooké cet été, bénéficie par la même occasion d'un élargissement
de ses thématiques. Outre M6.fr, site de la chaîne M6 qui est bien plus
qu'un simple prolongement de l'antenne, le portail M6net.fr propose l'accès
aux sites des chaînes de télévision du groupe (serieclub.fr, funtv.fr
et clubteleachat.com). Aux informations nationales et régionales, programmes
télé, galerie marchande, petites annonces, la météo, les pages perso,
l'agenda en ligne, l'achat groupé et la billetterie, … viennent s'ajouter
quatre nouveaux services : Bourse, cartes et itinéraires, gestion de la
consommation téléphonique, offres de stages. Passé de 2 à 20 millions de visiteurs par mois en à peine un an, le portail m6net.fr s'est hissé à la fin de l'année 2000 au quatrième rang des FAI français et concurrence ouvertement les leaders de l'audimat du Net. |
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| M6net met fin à ses 6 h de communications gratuites | ||
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Début novembre 2000, M6net décide de mettre fin à son offre promotionnelle
de six heures de connexion à Internet gratuites (accès + communications)
par mois lancée mi-août. L'offre était clairement annoncée comme limitée
aux 100.000 premiers inscrits jusqu'au 31/12/2000 (kit). M6net maintient son offre standard d'accès gratuit à l'Internet sans abonnement où l'internaute ne paie que les communications téléphoniques au tarif local (solution beaucoup moins coûteuse pour le FAI). De son côté, après World Online et OneTel, AOL met un terme à ses
offres d'internet illimité. A condition de s'engager sur deux ans,
l'internaute pouvait surfer sans limitation de durée pour 99F par mois,
les communications téléphoniques étant incluses dans le forfait. Problème
: AOL reverse 6F par heure de connexion à France Telecom. Une redevance
vite supérieure aux 99F encaissés pour certains utilisateurs. |
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| M6net propose la téléphonie Internet de PC à téléphone | ||
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Pour attirer de nouveaux internautes, M6 Web, qui dispose d'un budget d'investissement de plus de 100 millions de francs cette année, lance une offensive originale avec Digicall, premier opérateur de téléphonie sur Internet en France qui a retenu la technologie voix sur IP d'Ericsson. En novembre 2000, le n°2 du magazine vendu en kiosque M6net P@ck titrant " Téléphonez dans le monde entier au tarif Internet " proposera pour 29 francs le pack complet pour téléphoner depuis votre PC par Internet incluant un kit de connexion et le casque micro. Mieux encore, en décembre 2000, la téléphonie Internet de PC à téléphone,
pour la première fois en France, fait son apparition à la télévision sous
la forme de spots publicitaires. M6net, la filiale Internet de la chaîne
M6, s'est associée à la société Universal Telecom pour mieux faire connaître
au grand public son service Digicall (marque) qui permet de " téléphoner
par Internet depuis votre PC vers le téléphone fixe ou GSM de votre correspondant
dans le monde entier à des tarifs incroyables ". Pour téléphoner en France
métropolitaine avec Digicall, le tarif est de 0,22 F/min ; vers les Etats-Unis
: 0,35 F/min ; vers l'Australie : 0,60 F/min et vers l'Algérie : 1,70
F/min. Dans le cadre de ce partenariat M6 - Digicall, l'offre était assortie de 30 minutes de communications gratuites pour toutes les destinations pour les 50.000 premiers inscrits, réservée aux abonnés M6net. Même si M6net est le portail de M6, la chaîne TV qui touche un public jeune, branché et technophile, l'opération n'a pas remporté le succès escompté. Le seuil des 50.000 premiers inscrits n'a pas été atteint. Au 31 janvier 2001, Universal Telecom déclare pour Digicall, moins de 30.000 utilisateurs, toutes origines confondues, alors que le service est disponible depuis le mois de mai dernier. |
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| La concurrence entre M6 et TF1 | ||
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TF1 a pris de l'avance Le 10 mai 1999, TF1 Interactif lance le portail généraliste
www.tf1.fr, enrichi et structuré autour de fonctionnalités " 5C "
de contenu, contexte (moteur de recherche), communication (" e-mail "),
communauté (forums, chats) et commerce électronique (galerie commerciale).
En novembre 1999, TF1 décide de filialiser ses activités Internet en créant la société e-TF1, dirigée par Anne Sinclair. e-TF1 regroupe à compter du 1er janvier 2000 les activités Internet du groupe TF1 et a pour vocation de concevoir et produire des contenus multimédia déclinables sur tous supports : Internet, télévision interactive, assistants personnels, téléphones mobiles. En 2000, le Groupe TF1 prévoit d'investir environ 150 millions de francs dans sa filiale e-TF1. Il en a les moyens. Les résultats 1999 de TF1 sont un profit net en hausse de 47 %, à 1,052 milliard de francs pour des recettes d'exploitation progressant de 11,6 %, à 12,2 milliards. TF1 va faire de l'offre Internet un véritable axe stratégique de développement et conduire une politique dynamique de partenariat au travers de prises de participations minoritaires (avec World Online France et Mageos). |
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| TF1 cofonde le fournisseur d'accès World Online France | ||
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Mi-janvier 1999, World Online, fournisseur d'accès d'origine néerlandaise
qui compte maintenant plus de 500.000 abonnés, crée, via World Online
International, sa filiale World Online France avec 65 % du capital, en
association avec le groupe Bouygues qui se partage le reste via Bouygues
Télécom (20%) et TF1 (15%). Après une cession entre ces derniers (le 22
novembre 1999), leurs participations passeront à 22% et 13% respectivement.
Anne Sinclair commente : " Nous avions le choix d'entrer sur ce marché en créant notre propre société ou d'accompagner une entreprise comme World Online, très dynamique, déjà leader sur son marché et qui arrivait en France. Nous avons préféré de loin la seconde solution ". World Online France se veut un des fournisseurs le moins cher du marché avec un abonnement mensuel (connexion illimitée) à 75 francs hors coût des communications téléphoniques locales. La commercialisation effective débutera le 1er février 1999 avec le kit de connexion P@ss internet (kit). Ultérieurement, le client pourra s'abonner à World Online en particulier dans les boutiques "Bouygues Télécom". Le service dispose d'un site web ambitieux avec une douzaine de chaînes thématiques doté d'un important contenu éditorial réalisé par une rédaction interne et des partenaires dont le principal est TF1 qui apporte ses services d'informations et de sports en ligne, réactualisés par sa rédaction (texte et vidéo). Alors qu'il vient d'arriver sur le marché, World Online lance le 2 avril 1999 une offre d' "Internet gratuit", grâce à laquelle l'internaute n'aura plus à payer que le temps de connexion au prix des communications téléphoniques locales, à l'instar de ce qui fait fureur en Grande-Bretagne (wol03). On l'a vu plus haut, alors qu'il fut le premier FAI à proposer la gratuité de l'accès, World Online sera le second après World-Net à lancer, le 1er mars 2000, un " forfait illimité soir et week-end ", offrant la gratuité des communications téléphoniques pour 190 francs par mois, les minutes hors forfait étant facturées 19 centimes. Débordé par l'afflux de nouveaux clients et l'engorgement du réseau (surtout juste après 19 heures), World Online (France) a dû annoncer la fin de la commercialisation de son forfait dès le 21 mars. Le 7 septembre 2000, Tiscali et World Online (International) annoncent
leur intention de créer "une société pan-européenne leader dans les services
Internet" et signent un accord de fusion. En réalité il s'agit bel et
bien d'une acquisition de World Online par Tiscali. Un mois après la prise de contrôle de World Online, Tiscali annonce le 8 janvier 2001 l'acquisition du FAI français Liberty Surf (qui venait d'acheter en octobre dernier son concurrent français Freesbee). La présence d'actionnaires minoritaires chez World Online France (Bouygues Telecom et TF1) complique la tâche de la nouvelle direction Tiscali. Le problème va être vite résolu. En juin 2001, Bouygues Telecom cède sa participation de 22 % dans la société World Online France à la société World Online International. De même, suite au changement d'actionnariat de World Online International, TF1 a souhaité se désengager et cède le 27 juin 2001 sa participation de 13% dans World Online France à World Online International pour la somme de 7.577,88 €, une misère. |
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| TF1 entre dans le fournisseur d'accès Mageos | ||
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Mi-octobre 1999, le groupe de distribution Pinault-Printemps-Redoute (PPR) qui regroupe notamment les enseignes La Redoute, Conforama, Le Printemps et la Fnac, confie le développement de la nouvelle stratégie Internet du groupe à une nouvelle filiale à 100%, baptisée PPR Interactive, Le premier acte de PPR Interactive est le 19 octobre 1999 le lancement de Mageos.com, le nouveau FAI gratuit du groupe PPR, qui inclut un portail généraliste. Ce service est monté avec le soutien technique d'Internet Télécom, qui assure déjà l'offre de fourniture d'accès gratuit Fnac.net initiée (bien sûr par la Fnac) en mai dernier. Le 22 décembre 1999, Pinault-Printemps-Redoute (PPR) annonce la
prise de participation de e-TF1 à hauteur de 25 %.dans Mageos. Le rapprochement entre un site de contenu, comme celui de TF1, et un site de commerce électronique comme celui de Mageos n'est guère surprenant. D'abord parce que la chaîne fournissait déjà du contenu pour le site portail de Mageos. Ensuite, parce qu'Artémis, la holding patrimoniale de François Pinault, détient depuis un an 16 % du capital de Bouygues, maison mère de TF1. Le communiqué souligne d'ailleurs " la vision des deux groupes du potentiel que représente, pour le e-commerce, la convergence entre distribution et télévision ". Dans le même esprit, le groupe TF1 avait conclu mi-janvier 1999 une alliance avec World Online, fournisseur d'accès paneuropéen d'origine néerlandaise, pour avoir accès à un portail et était devenu co-fondateur de World Online France. Suite à l'entrée de TF1 dans Mageos, World Online France qui était le partenaire privilégié de la chaîne de télévision en ce qui concerne l'accès Internet, va devoir dorénavant composer avec son homologue rattaché au groupe Pinault-Printemps-Redoute. J ean-Michel Soulier, directeur général de World Online France, estime
que TF1 n'a nullement l'intention de se retirer du capital de World Online
et qu'il entend développer l'Internet haut débit avec TF1. Le patron de
World Online rappelle que des opérations ponctuelles continuent d'être
réalisées avec la chaîne de télévision, notamment la récente diffusion
en avant-première du film coproduit par TF1, " Le fils du Français " avec
Josiane Balasko et Fanny Ardant dans les rôles principaux, sur le site
du FAI, destinée à sa centaine d'abonnés au tout nouveau service haut
débit (ADSL) de World Online. Le 22 novembre 2000, François-Henri Pinault, directeur général adjoint
de PPR, annonce que 9 Telecom, filiale française de l'opérateur téléphonique
italien Telecom Italia, acquiert Mageos, le service d'accès Internet du
groupe Pinault Printemps Redoute (PPR). TF1 qui détenait 25 % de Mageos a cédé ce 22 novembre 2000 sa participation à Pinault-Printemps-Redoute afin qu'elle soit intégrée dans la transaction. 9 Telecom possède donc 100% de Mageos. |
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| TF1 devrait devenir fournisseur d'accès à Internet | ||
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Début mars 2000, TF1 communique sur ses développements sur Internet avec e-TF1, sa filiale internet. Autour du portail tf1.fr (13 millions de pages vues en février 2000), seront développés des sites thématiques, dont TF1 Les News et Tfou pour les enfants, déjà lancés. Le PDG de TF1, Patrick Le Lay, indique que de 300 à 400 millions de francs seront investis sur plusieurs années pour lancer, dès septembre, un service à haut débit permettant un accès privilégié et confortable au site TF1 et à son très riche catalogue de programmes vidéo. A mi-septembre 2000, le groupe TF1 confirme le lancement prochain de
son propre fournisseur d'accès Internet en collaboration avec Bouygues
Telecom ; sans doute aiguillonné par le succès de son concurrent M6 et
des 200.000 abonnés à M6net. Le 25 octobre 2000, le groupe TF1 crée deux modestes filiales au capital de 40.000 euros, @TF1 et la SAGIT. La première destinée à la fourniture d'accès au réseau Internet et celle d'un service IP haut débit par satellite. La seconde, la Société Anonyme de Gestion d'Internet et Télévision, ayant pour objet l'administration et la gestion de la société @TF1. Bref, le fournisseur d'accès de TF1 semble toujours dans les limbes. |
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| Bilan de l'année 2000 dans l'Internet pour M6 et TF1 | ||
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Les groupes TF1 et M6 ont créé chacun en janvier 2000 une filiale à 100% regroupant leurs activités Internet : e-TF1 et M6 Web respectivement. De même, ils revendiquent les places de n°1 et 2 des sites " média " de France avec leurs portails tf1.fr et M6net.fr. Le portail www.tf1.fr revendique 42,5 millions de pages vues en décembre 2000 (multipliées par 3,4 en un an), représentant 4,7 millions de visites (multipliées par 2,5 en un an) et 372 millions de pages vues (multipliées par 5). Une progression qui est non seulement le résultat d'un marché en expansion, mais également le fruit d'une offre qui s'est enrichie de nouveaux sites et rubriques : Plurielles.fr pour les femmes, Tfou.fr pour les enfants, bourse, sports… De son côté, M6 est devenu le 5 juin 2000 la première chaine de télévision à offrir un accès Internet via M6net.fr qui est à la fois un fournisseur d'accès et un portail de loisir. M6net.fr revendique être passé de 2 à 22 millions de visites par mois en moins d'un an sur son portail, tandis que la fourniture d'accès gratuit à Internet aurait 540.000 abonnés fin 2000 puis, en avril 2001, 610.000 abonnés. Sur le plan financier, pour l'ensemble de l'année 2000, e-TF1, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 3,5 millions d'euros, affiche une perte de 20,5 millions d'euros. De son côté, M6 Web a investi 15 millions d'euros et perdu 16,1 millions pour un chiffre d'affaires de 5,7 millions. Le groupe M6 " maintient son objectif ambitieux de devenir l'un des leaders de l'Internet grand public d'ici deux à trois ans ". Si les positions en matière de visites de portail et de résultats financiers sont voisines, il n'en est pas de même dans le domaine de l'accès Internet. TF1 a très tôt conduit une politique de partenariat par le biais de prises
de participations minoritaires dans des fournisseurs d'accès, mais ses
espoirs en la matière ont été largement déçus, aussi bien avec World Online
qu'avec Mageos. |
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| 2001 et le triomphe de M6 avec Loft Story | ||
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Loft Story est une émission française de téléréalité, présentée par Benjamin Castaldi et diffusée sur M6 du 26 avril au 5 juillet 2001 (10 semaines) qui va rencontrer un phénoménal succès d'audience et devenir un vrai phénomène de société. Le titre est un jeu de mots sur loft, car les candidats sont " enfermés " dans un loft pendant leur aventure, et Love Story, histoire d'amour en français, expression immortalisée par le film américain de 1970 avec Ryan O'Neal et Ali MacGraw. Onze célibataires (5 femmes et 6 hommes), coupés du monde, vivent dans
un loft avec pour objectif de former le ''couple gagnant'' par vote du
public. Le loft est équipé de 26 caméras et de 50 micros qui les filment
24 heures sur 24. Leurs images sont diffusées en léger différé sur un
ou plusieurs canaux payants du bouquet satellite TPS tout comme sur Internet
via le site officiel de Loft Story sur le domaine de M6 bien sûr. Une
émission quotidienne est diffusée après montage de ces images 6 jours
sur 7. Un prime time est diffusé une fois par semaine le jeudi en direct
à partir de 20h50 ; c'est le moment des éliminations. Le lancement en fanfare de l'émission le 26 avril 2001 suscite un engouement populaire immédiat et réunit environ 5 millions de téléspectateurs soit 26,1 % de part d'audience. Le 28 avril 2001 a lieu le premier événement qui fait basculer l'émission dans une autre dimension : Loana et Jean-Édouard ont eu un rapport sexuel dans la piscine ! Les votes du public sont colossaux, jusqu'à 4 millions de votants pour départager les deux " nommés " Aziz et Jean-Edouard ! Dès avril, le portail de loisirs m6net.fr totalise 66 millions de pages vues, en hausse de 110 % par rapport au mois de mars, ce qui en fait le premier site de média de France ! Plus de la moitié de ce trafic est dirigé vers loftstory.fr, site dérivé de l'émission. Face au succès de la quotidienne, M6 recule sa programmation de 18h15 à 19 h après la troisième semaine. Certains soirs, M6 attire 50 % des ménagères de moins de 50 ans contre 30 % pour TF1. Le 10 mai, le prime time réunit 11 millions de téléspectateurs, soit plus de 37 % de parts de marché. Par la suite, l'émission continue de réaliser d'excellentes audiences qui seront les meilleures de l'année pour M6 et au détriment de sa principale concurrente TF1. La finale le 5 juillet 2001 (le public vote cette fois pour le couple gagnant) rassemble 7.294.680 téléspectateurs pour 49,6 % de part de marché sur toute la longueur de l'émission (près de 5 heures). Un pic d'audience à 11,7 millions a même été enregistré lors de l'annonce de la victoire de Loana et Christophe à 23 h 10. Des scores alors historiques pour M6.
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| 2002 - Une année de transition | ||
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Après le succès phénoménal de Loft Story en 2001, M6 se devait de tenter
de récidiver l'exploit avec une seconde saison : celle-ci se déroulera
du 11 avril au 4 juillet 2002, soit sur 12 semaines et 12 candidats cette
fois-ci. Si l'effet de nouveauté s'est estompé, le succès reste considérable.
Avec la 2e saison de Loft Story, M6 s'offre le record historique de la
chaîne avec 8,2 millions de téléspectateurs en prime time. Il y eut 13
primes et 60 quotidiennes, toujours avec Benjamin Castaldi présentateur.
Entre Loft Story I et Loft Story II, la stratégie d'accès Internet de M6 Web a changé : pour la première saison, la filiale Internet de la chaîne avait décidé de mettre en avant son propre service d'accès bas débit M6Net, monté avec le prestataire technologique Internet Telecom. Mais le groupe Internet Telecom a été racheté par France Telecom fin juin 2001. Cette année, M6 Web a préféré déléguer la partie "accès Internet" à Club-Internet pour se concentrer sur son métier d'éditeur de contenus interactifs. Le 18 juillet 2002, à la faveur de la vente par le Groupe Suez des 25 % qu'il détenait dans TPS, le Groupe M6 s'est porté acquéreur de 9 % du capital du bouquet portant ainsi sa participation de 25% à 34 %. A partir de ce jour, M6 partage la gestion de TPS dont il est coactionnaire avec TF1 (66%). Lancé en 1996, TPS compte fin 2002 plus de 1,172 million d'abonnés satellite et 258 000 abonnés à TPS Cinéma sur câble et satellite France et outre-mer. M6 Web, la filiale interactive du groupe M6, connait en 2002 son premier exercice bénéficiaire avec un chiffre d'affaires de 13,7 millions d'euros, en hausse de 58 % dans un marché stable. Deuxième site média français, m6.fr enregistre une moyenne mensuelle d'un million de visiteurs uniques par mois, ce qui correspond à une pénétration de 8,2 % dans l'Internet français. M6 Web a mis l'accent sur l'interactivité des émissions du Groupe M6 : 47 millions de visites ont été enregistrées sur le site de "Loft Story". L'offre de contenus haut débit s'accélère: 14 millions de fichiers vidéo ont été téléchargés. M6 Web indique vouloir maintenir son service d'accès Internet gratuit M6net lancé en 2000. Quant à l'accès Internet haut débit, même si M6 Web indique suivre "de très près" le dossier, aucune étude n'est annoncée. TF1 par contre a déjà prévenu avoir deux projets de ce type dans les
cartons : DreamTV (télévision + ADSL) et Fastf1.fr (PC + ADSL ou câble).
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| TF1 et M6 laissent tomber la fourniture d'accès | ||
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Le projet DreamTV est lancé à compter de novembre 2002. Cette expérimentation
menée par TF1 et l'opérateur de télécommunications LDCom consiste à diffuser
un bouquet de chaînes de télévision via une ligne téléphonique ADSL. Le
test, qui démarre réellement en avril 2003, doit durer 6 mois et implique
200 collaborateurs des deux sociétés ainsi que de France Télévision résidant
à Boulogne-Billancourt (92) et dans le XVe arrondissement de Paris. Pour TF1, grâce à l'ADSL, la DreamTV ouvre d'intéressantes possibilités de mesure statistique très précise des audiences (un rêve pour les publicitaires) et constitue une alternative simple et bon marché au projet de TNT (télévision numérique terrestre) soutenu par les chaînes publiques et dont les coûts de réalisation effraient la chaîne privée. Il est vrai qu'en avril 2003 le chantier de la TNT accumule les retards, principalement à cause de l'énorme investissement nécessaire pour remplacer les émetteurs hertziens par des émetteurs numériques. En juin 2003, l'expérimentation de TV sur ADSL DreamTV s'avère prometteuse. Aussi, Patrick Le Lay, P-DG de TF1, parle déjà de commercialiser le service, sans doute via TPS dont TF1 détient 66%, d'ici fin 2003 ou début 2004, à un coût voisin du câble ou du satellite. Le 18 décembre 2003, le groupe audiovisuel signe un accord de distribution,
non pas avec LDCom avec lequel il avait testé l'offre, mais avec l'opérateur
historique France Télécom pour annoncer, en partenariat avec le bouquet
de télévision thématique TPS, initialement présent sur le satellite, l'ouverture
de "TPSL" à Lyon puis ultérieurement dans le reste de la France. Le 29 mars 2004, le bouquet TPS via la télévision numérique par ADSL devient disponible à Paris. Les habitants de Paris, des Hauts-de-Seine, de la quasi-totalité de la Seine-Saint-Denis et les deux-tiers de ceux du Val-de-Marne pourront s'abonner à MaLigne TV (16 € par mois plus le modem et 64 € de frais d'accès) ainsi qu'à TPSL (forfait de 21 € par mois), avec les trois premiers mois offerts. En novembre 2004, 5 millions de foyers peuvent souscrire à TPSL, en passe d'être présent dans une trentaine de villes. TPSL profite de l'accélération du déploiement de l'offre MaLigne TV de France Télécom, qui fournit la partie accès de l'offre, TPS fournissant les contenus. Patrick Le Lay estime que l'offre devrait compter 50.000 clients à la fin de l'année. Finalement, après de longues hésitations et des investissements non stratégiques (dans World online et Mageos), TF1 ne deviendra jamais fournisseur d'accès à Internet.
M6.fr est toujours en 2003 dans le trio de tête des sites audiovisuels avec 800.000 visiteurs uniques par mois. Afin de répondre aux attentes de ses internautes (70% équipés haut-débit), M6 Web, la filiale interactive du groupe M6, a élargi son offre vidéo (30 millions de vidéos diffusées en 2003) et s'est recentrée autour de ses sites principaux, m6.fr (pour les programmes et l'interactivité), turbo.fr (pour l'automobile) et m6music.fr (pour la musique). Fin octobre 2003, dans l'optique du recentrage de l'activité Internet
sur les contenus, M6net annonce par courrier électronique à ses abonnés
qu'il va cesser son activité de fournisseur d'accès à Internet le 31 décembre
prochain. Dans son communiqué, M6Net recommande à ses abonnés de basculer vers les offres du FAI Wanadoo (France Télécom Entreprise est le prestataire technique de M6net depuis le rachat d'Internet Telecom en juin 2001), ou de consulter les autres offres disponibles sur les sites spécialisés. Le 31 décembre 2003, le groupe M6 met fin à ses activités de fournisseur d'accès à Internet en fermant M6net, un service qui ne se justifie plus. |
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| Suez se désengage de M6 (et lui vend Paris Première) | ||
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Suez vient le 18 juillet 2002 de se retirer du bouquet satellite TPS. Dès janvier 2003, la rumeur court que le groupe français Suez actionnaire fondateur de M6, qui a indiqué vouloir accélérer la cession de certains de ses actifs notamment audiovisuels, aurait déjà engagé la procédure de vente de sa participation de 37,62% dans le capital du groupe M6. L'autre actionnaire de référence, RTL Group (filiale du groupe allemand Bertelsmann), détient 47,50 % du capital. Problème : La convention de 2001 entre M6 et le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) érige en principes l'équilibre entre les deux actionnaires et le plafonnement des droits de vote à 34 % pour chacun. Ce n'est qu'en novembre 2003 que le CSA autorise finalement sous conditions Suez à céder sa participation du capital de M6. Les actionnaires et la chaîne ont pris des engagements vis-à-vis du CSA, qui sont consignés dans une convention, pour laisser une assez large autonomie à la chaîne et à son management. Le 3 février 2004, le groupe Suez cède 29,2 %, soit l'essentiel de sa participation dans M6, par le biais d'un placement sur le marché combiné à une cession auprès d'actionnaires institutionnels. A l'issue de cette opération, Suez conserve une participation de 5 % qu'il s'est engagé à garder trois ans. Ce désengagement partiel permet à Suez d'enregistrer un produit de cession de 1 milliard d'euros et une plus-value nette de 750 millions d'euros. Pour le groupe M6, au terme de l'opération, RTL Group reste l'actionnaire
principal avec 48,39% du capital (mais 34% des droits de vote), Suez a
donc 5% (et autant en droits de vote), tandis que la part des institutionnels
et du public bondit à 45,56%. Le reliquat est l'auto-détention et les
salariés. La solution retenue a l'avantage d'augmenter le flottant de
M6, qui était précédemment à moins de 15 %. M6 rachète la chaîne thématique Paris Première à Suez Le 16 janvier 2004, M6 annonce sa décision de racheter les actions de
Paris Première à Suez ; M6 ayant utilisé son droit de préemption négocié
en 1996 lié à sa participation de 10,66 % dans Paris Première, " la chaine
de tous les spectacles ". Le prix, non communiqué, est estimé à 25 millions
d'euros seulement, justifiant la réputation d'économe de M. de Tavernost,
président du directoire de M6. Suez poursuit donc son désengagement de la communication. Après la sortie du bouquet numérique TPS, puis du câblo-opérateur belge Coditel, de la cession de la chaîne thématique Paris Première, puis de celle de l'essentiel de sa participation dans le groupe M6, il lui reste encore à trouver un acquéreur pour son réseau câblé Noos et pour son reliquat de 5% dans M6. Suez cédera 100 % de ses parts de Noos à UGC en avril 2005 et soldera sa participation dans M6 en juillet 2006 en vendant ses 5% à la Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP), contrôlée par le financier belge Albert Frère, pour 163 millions d'euros. Albert Frère préside le conseil de surveillance de la société M6 depuis le 30 avril 2003. Il a également exercé les fonctions d'administrateur de la société dès la création de la chaîne en mars 1987. |
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| Albert Frère, génial investisseur | ||
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En juillet 2001, Albert Frère avait échangé les 30% que le Groupe Bruxelles
Lambert (GBL), sa holding familiale, détenait dans RTL Group contre 25,1%
des actions du groupe allemand Bertelsmann, numéro cinq mondial des médias.
Bertelsmann échappe ainsi (au prix fort) à une introduction en Bourse, redoutée par la famille Mohn qui contrôle 74,9 % des droits de vote dans le capital ; 17,3 % du capital en direct et 57,6 % par la fondation Bertelsmann. Albert Frère brandissait la menace d'une cotation boursière de l'entreprise, qu'il pouvait mettre à exécution à tout moment depuis le 23 mai, au lendemain de l'assemblée générale annuelle des actionnaires. |
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